Plan grand froid, "on préférerait qu’il y ait suffisamment de places d'hébergement à l’année plutôt que la gestion actuelle au thermomètre"

Ajouter des places d’hébergement quand est déclenché le plan grand froid, une gestion de la précarité remise en question par certaines structures œuvrant dans le social. Y a-t-il plus de besoins d’hébergement en hiver que le reste de l’année ? Pour l’instant, dans le Haut-Rhin, ça n’est pas le cas.

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Depuis l’activation du plan grand froid le week-end dernier dans le Haut-Rhin, toutes les demandes sont pourvues selon le 115, service d'appel d'urgence gratuit.

Les prises en charges supplémentaires en structures d’hébergement d’urgence et à l’hôtel pour les personnes en situation de vulnérabilité sollicitant le 115 sont suffisantes actuellement, alors que par le passé, il pouvait manquer de places.

Une bonne nouvelle à pondérer. Car certains sans domicile fixe n’appellent plus ce numéro d'urgence mais préfèrent se trouver un squat ou dormir dans la rue. Cela représenterait une personne sur cinq sans hébergement dans le département selon Jean-Philippe Julo, directeur de l’association Surso, service d’urgence sociale.

Lui gère l'accueil de jour Surso à Mulhouse, l’un des deux du département, l’autre étant installé à Colmar et géré par l’association Espoir. Son centre accueille environ 80 personnes chaque jour de semaine entre 8h30 et 12 heures et 13h30 et 16h. Ces personnes peuvent ensuite rejoindre un hébergement d’urgence de nuit à Mulhouse ouvert dès 17h et géré par l’association ACCES. Un lieu semi-collectif que certains refusent de rejoindre pour des raisons de promiscuité, ou de sécurité (risques de vols).

Une personne sur cinq refuserait d’aller dans un centre d’hébergement

Jean-Philippe Julo donne l’exemple d’une jeune femme enceinte qui a refusé ces dortoirs collectifs. Elle dit qu’elle n’y serait pas en sécurité. Elle préfère dormir dans un squat avec des amis. Il a été proposé à cette jeune femme un hébergement dans un centre maternel dédié à l’accueil aux femmes enceintes ou avec jeunes enfants.

Certains précaires refusent aussi l’hébergement hivernal par peur de ne pas retrouver un autre lieu d’habitation quand le plan grand froid s’arrêtera. "Certains préfèrent trouver un squat tout de suite et le pérenniser dans le temps, indique Jean-Philippe Julo. On parle toujours de la période hivernale mais on est aussi inquiet pendant la période estivale. Car avec la canicule, les personnes à la rue sont tout aussi exposées qu’en hiver."

Au centre d’accueil de jour de Surso, le nombre de personnes accueillies par jour en ce moment reste stable autour de 80 personnes. Ça n’est pas toujours le cas. "Il y a eu un pic de fréquentation  avec des pointes à 120 personnes en septembre et octobre dernier. Ça a diminué en novembre à 100 et aujourd’hui à 80 en moyenne", précise Jean-Philippe Judo. Ce constat pousse désormais les associations à vocation sociales à fonctionner autrement.

Disposer d’un lieu d’hébergement à places variables

Le collectif des associations unies, qui regroupe dans le département les structures à vocation sociales, comme Surso, a élaboré un plaidoyer mi-novembre auprès de la DDETSPP (Direction Départementale de l'Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations).

Le souhait du collectif des associations unies du Haut-Rhin : disposer d’un lieu d’hébergement permanent à Mulhouse, dans un ancien hôtel ou une résidence aménagée, avec des chambres individuelles. L’idée serait qu’il soit mobilisable avec des places variables. Un lieu qui ne soit pas conditionné aux périodes de grand froid mais géré en fonction de la demande.

Jean-Philippe Julo confie que s’il y a un vrai terrain d’entente et de dialogue avec le service de la DDETSPP, les limites restent financières. C’est à l’Etat de prendre la décision. En tout cas, dans le Haut-Rhin, la proposition est sur la table.

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