Polémique autour de la fermeture d'un parc à poneys : nourrissage et soins possibles, arbres coupés, où en est la situation

La fermeture du Poney parc de Blodelsheim, le 18 juillet, par un arrêté municipal, avait attiré les foudres du gérant et des propriétaires de chevaux. Le maire a depuis modifié son arrêté pour "clarifier la situation". Entre temps, le propriétaire a lui-même coupé les arbres dangereux et fragiles. Explications.

La polémique enfle autour de la fermeture du club de poney de Blodelsheim (Haut-Rhin). Deux arbres sont tombés à proximité des tentes accueillant du public, lors d'un épisode orageux le 15 juillet 2024. C'est un site de 14 hectares en bordure de forêt de la Hardt, bien connue des promeneurs.

Craignant pour la sécurité du public (activités périscolaires, centres aérés, mariages les weekends, promeneurs...), François Béringer, le maire, a interdit le site le 18 juillet en prenant un arrêté : "l'accès au site est interdit à toute personne, exception faite des riverains". 

Jacky Boesch, le propriétaire du parc, a alors dénoncé cet arrêté venant mettre en péril son activité, mais aussi les allées et venues des propriétaires de chevaux et de poneys, ainsi que les soins et le nourrissage. 160 personnes sont venues le 24 juillet manifester devant la mairie, demandant la réouverture du club de poney.

Personne n'a jamais voulu laisser les animaux mourir de faim

François Béringer, maire de Blodelsheim

Une réunion a ensuite eu lieu et le maire a rajouté une phrase pour autoriser les soigneurs et propriétaires de chevaux à venir s'occuper des animaux : "les pensionnaires et propriétaires d'équidés sont autorisés à accéder au site du Poney Parc pour s'occuper de leurs animaux (soins, nourrissage...). Le personnel médical animalier est également autorisé à se rendre sur site pour prodiguer les soins nécessaires aux animaux".

"J'ai voulu clarifier la situation", explique l'élu. "C'est scandaleux d'avoir dit que j'interdisais l'accès au vétérinaire et aux personnes chargés du nourrissage, bien entendu personne n'a jamais voulu laisser les animaux mourir de faim. J'ai pris une mesure d'interdiction d'accueil du public, et je la maintiens. J'ai peut-être sauvé la vie d'enfants ou de personnes qui auraient fait un pique-nique sous un arbre. Que chacun prenne ses responsabilités."

L'ONF (Office national des forêts), gestionnaire du site, est en conflit avec le club de poney qui l'a récemment assigné en justice. L'ONF a signalé 144 arbres fragiles, à abattre ou à élaguer en novembre 2023, l'ONF a ensuite voulu intervenir, mais le propriétaire du parc a refusé parce qu'"ils sont arrivés avec des énormes machines qui allaient détériorer tout le terrain, j'ai demandé une intervention humaine". 

De nombreux riverains qui habitent sur le site font régulièrement des courriers au maire pour l'alerter de la situation dangereuse de certains arbres, fragiles ou malades.

Avec la clarification du maire, "tous ceux qui ont un contrat de location (locataires et propriétaires de chevaux) et les prestataires (personnel, vétérinaire, fournisseurs de foin et de paille) ont désormais le droit de venir sur le site", précise Jacky Boesch.

Prochaine étape, la réouverture ?

Lundi 22 et mardi 23 juillet, les membres de l'association, les locataires et propriétaires des chevaux ont eux-mêmes coupés les arbres incriminés. "Sur la partie d'accueil du public, pas toute la forêt, nous avons coupé tous les arbres qui posaient problème, en laissant les marques de l'ONF", précise Jacky Boesch.

Sur les photos faites par le club de poney et publiées sur les réseaux sociaux, on voit effectivement que les arbres ont été coupés à 1 mètre ou 1,50 mètre de hauteur environ pour laisser les marquages.

"Au total, nous avons coupé une quinzaine d'arbres, en présence d'un huissier. Et nous avons clôturé la forêt pour que le public ne puisse pas s'y rendre".

L'ONF a prévu de faire un état des lieux sur place vendredi 26 juillet, avec quatre personnes et un huissier. Jacky Boesch attend avec impatience maintenant un avis favorable de l'ONF pour le présenter au maire.

François Béringer a expliqué au gérant qu'en cas d'avis favorable de l'ONF, "une fragmentation du site peut être envisagée pour une réouverture partielle du site pour l'accueil du public", dans un mail daté du 25 juillet à 11h06.

Le club de poney est désormais suspendu à l'avis de l'ONF. Affaire à suivre.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité