Six alertes à la bombe en sept jours : un collège du Haut-Rhin paralysé par des mails malveillants

Les élèves du collège François Villon n'ont pas été en classe lundi et mardi. L'établissement est paralysé par des mails de menace et des alertes à la bombe depuis plusieurs semaines.

Le collège François Villon ne s'en sort plus. L'établissement reçoit régulièrement des courriels malveillants débouchant sur des alertes à la bombe. Si la dernière rendue publique dans la presse remonte au 20 novembre, les alertes n'ont en réalité pas cessé. Désormais, les élèves sont même priés de rester chez eux, comme indiqué dans des communications aux parents d'élèves que nous nous sommes procurés. "En raison des nombreuses alertes subies ces derniers jours, le collège François Villon restera fermé ce lundi 27 novembre", écrit le principal adjoint du collège dans le texte envoyé aux parents le 24 novembre. Il est ensuite précisé que les cours reprendront le mardi 28 novembre, mais cela n'a pas été le cas. 

Les parents ont en effet reçu une nouvelle communication ce lundi vers 20 heures, leur signifiant que l'établissement resterait fermé mardi."Une telle décision ne repose pas uniquement sur notre responsabilité", est-il écrit. Cette fois, il n'est fait aucune mention des alertes à la bombe. 

Contacté, le rectorat confirme qu'il y a eu 6 alertes en l'espace de 7 jours, et assure "prendre la situation au sérieux". "Je suis choqué par cette situation, car elle pénalise les élèves, confie Nicolas Feld-Grooten, directeur académique du Haut-Rhin au rectorat de Strasbourg. A l'heure actuelle, les enquêteurs n'arrivent pas à remonter à l'origine de ces mails. Visiblement, l'auteur saurait brouiller les pistes, et cela complique les choses pour l'enquête." La procureure de la République de Mulhouse s'est saisie de l'enquête. Mais, sollicité, le parquet n'a pas souhaité communiquer sur les événements mardi 28 novembre au soir. 

Lassitude et anxiété chez le personnel et les élèves

Au sein de l'établissement, les évacuations successives ont eu un effet négatif sur l'atmosphère et l'état d'esprit de chacun. "Certains enseignants vivent très mal la situation, informe Benjamin Maillot, professeur d'EPS au collège Villon et secrétaire académique du SNEP-FSU 68. On fait cours en ayant toujours un regard sur le portable en cas d'alerte, et on a du mal à assurer la continuité pédagogique puisque les journées sont interrompues en plein milieu." Selon cet enseignant, le plus lourd à gérer reste la procédure d'évacuation, surtout quand elle a lieu plusieurs fois en une semaine. "On a dû évacuer lundi, mardi, jeudi et vendredi dernier. Avec à chaque fois le trajet jusqu'au stade en face, 2 ou 3 heures d'attente pour les élèves parfois avant que les parents n'arrivent...C'est lourd."

Selon nos informations, plusieurs réunions ont eu lieu ces deux derniers jours entre le personnel de l'établissement, la préfecture et le rectorat. "Il fallait faire en sorte que le collège continue à fonctionner, sachant qu'à partir du moment où on reçoit une menace, il y a une grosse question de responsabilité : même si l'établissement a été fouillé de fond en comble la veille, on ne peut prendre le risque de ne pas évacuer", expose Benjamin Maillot. Des solutions comme l'enseignement à distance, déjà mis en place mais potentiellement appelé à être pérennisé, ont été évoquées pour limiter les effets néfastes de cette situation sur la pédagogie. "Mais les enseignants sont plutôt pour un enseignement en classe, d'autant qu'on est sur un établissement classé Rep+, et que certaines familles n'ont pas l'équipement adéquat à la maison", plaide Benjamin Maillot. 

Des modalités d'évacuation moins lourdes ont également été discutées. Par exemple, les élèves externes ayant l'autorisation de leurs parents, soit la majorité d'entre eux, pourront désormais directement rentrer chez eux lors d'une alerte à la bombe. Le conseil d'administration de l'établissement était appelé à se prononcer sur ces mesures le 28 novembre au soir.

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