Des familles de résidents ont pris à partie la direction de l'Ehpad Les Fontaines, à Kembs, ce dimanche 30 juillet. Plusieurs d'entre elles ont porté plainte à la gendarmerie. La direction évoque "des problèmes de recrutement".
Des familles aidant à nettoyer ou servant les repas aux résidents, faute de personnel. Ce sont les scènes auxquelles on pouvait assister ce samedi 29 juillet au soir à l'Ehpad Les Fontaines à Kembs, alors que la seule infirmière présente dans un établissement de 84 lits - dont la moitié dédiée aux malades d'Alzheimer - contactait la gendarmerie par désespoir.
Selon les proches, la situation s'était dégradée depuis plusieurs mois avec une succession de départs au sein du personnel. Certains d'entre eux ont porté plainte contre l'Ehpad ce dimanche. "Ma maman a été diagnostiquée de la légionellose depuis le 6 juillet et on n'a même été informés par l'Ehpad", regrette Christine Marie.
Doris Grienenberger, elle, affirme que sa mère est "alitée depuis huit jours avec la même chemise de nuit". Quant à Christiane Beck, dont la mère est morte en juin après l'agression d'un autre résident, elle est convaincue que sa mère "aurait été encore en vie s'il y avait eu plus de personnel sur place".
Des "difficultés de recrutement" selon la direction
Selon les proches et les membres du personnel, la situation s'est dégradée depuis le rachat de l'établissement par le groupe Bridge fin 2021. "Elles craquent, physiquement, mentalement, les unes après les autres...On n'arrive plus à faire face et ce sont les résidents qui en patissent", souffle Géraldine Duroyon, aide-soignante représentante du personnel.
Chacun avait ses griefs contre la direction, qui était présente ce dimanche devant l'établissement. "Nous faisons appel à l'intérim, explique Pascale Schepard, directrice des Ehpad Les Fontaines Kembs et Lutterbach. J'ai même fait appel à l'école d'infirmières. Mais bon nombre de salariés sont allés en Suisse, or nous ne sommes pas en capacité de nous aligner sur les salaires suisses." Les familles ont alerté l'Agence régionale de santé (ARS) sur la situation, qui a par ailleurs déjà été mandatée d'une inspection visant l'établissement en 2022.