Une importante source d'énergie renouvelable reste inexploitée en Alsace. C'est l'hydroélectricité du Lac Noir. Aucun kilowatt/heure n'a été produit depuis 2002. Une association tente de relancer la production, mais les investissements risquent de se faire attendre...
Sur la commune d'Orbey, le Lac Noir et son usine hydroélectrique, à 900 mètres d'altitude, inexploitée. Une histoire compliquée dès le départ, qui semble se poursuivre. Construite entre 1928 et 1933, la centrale produisait de l'électricité grâce à un système de pompes et de turbines, installé entre le Lac Noir et le Lac Blanc, situé 100 mètres plus haut.
C'était la première «station de transfert d’énergie par pompage » (Step) de France. Cette première construction a été détruite lors d' une inondation catastrophique, le 4 janvier 1934. Une trombe d'eau a fait neuf morts et des dégâts matériels considérables. Une nouvelle centrale a été construite, mais à son tour, elle cessé de fonctionner en 2002, suite à une avarie. A l'arrêt jusqu'en 2008, la concession est reprise un an plus tard par EDF qui la démonte et s'engage à reconstruire. Mais rien n'est fait. L'électricien décide même d'abandonner la concession.
Philippe Ribolzi, président de l'association pour la construction de la centrale du Lac Noir : "On voudrait que la concession, accordée par le préfet en 2009, ne soit pas abandonnée, pour que l'on puisse reconstruire rapidement. Car si on part sur une nouvelle concession, ça signifie sept à dix ans d'attente." De son côté, le maire de la commune d'Orbey, propriétaire des deux lacs, se sent impuissant face à la situation.
Guy Jacquey, Maire (SE) d'Orbey : "Aujourd'hui, le prix du mégawatt est très faible, le modèle économique de la station, tel que conçu en 2009 est devenu obsolète et je pense que c'est pour cela que EDF ne veut pas continuer cette concession. L'Etat ayant compris cela souhaite relancer la concession, mais sous une autre forme économique, de sorte que les opérateurs soient intéressés à renouveler cette station". C'est donc un appel d'offre européen qui conduira à une nouvelle concession. Mais cela reporte, a priori, d'éventuels investissements sur le Lac Noir à une dizaine d'années. C'est long dans une période où il faut rapidement passer aux énergies renouvelables.