Pour aider les écureuils à traverser en toute sécurité, une association va installer un corridor artificiel entre deux parcs

Comment éviter que les écureuils ne se fassent écraser sur la route ? Une association installe des écuroducs, un câble élastique tendu entre deux arbres pour les inciter à traverser en hauteur. À Guebwiller (Haut-Rhin), la mairie a décidé d'en installer un au-dessus de l'avenue des chasseurs alpins.

Ce sont de très bons acrobates, mais au sol, ils sont beaucoup plus vulnérables. Les écureuils doivent parfois s'aventurer sur les routes pour passer d'un endroit arboré à un autre. C'est le cas actuellement à Guebwiller (Haut-Rhin), entre le parc de la Marseillaise et celui du Château de la Neuenbourg. 

Plusieurs écureuils ont été écrasés par des voitures, environ trois en moyenne par an, plus de dix en dix ans. Devant le phénomène, la mairie a fait appel à l'association Cohab, spécialiste des solutions pour intégrer la biodiversité en milieu urbain.

Prouesse technique 

En octobre 2023, Cohab installera le premier écuroduc d'Alsace. Un câble élastique sur-mesure de 14 mètres de long va être tendu entre deux arbres, à 8 mètres de haut, au-dessus de l'avenue des chasseurs alpins.

Relier deux parcs urbains peut être compliqué. "Mais à Guebwiller, c'est assez simple", explique Lucie Yrles, co-fondatrice de l'association Cohab. "La mairie a identifié précisément le lieu où les écureuils ont été écrasés. Et les deux parcs sont vieux, donc il y a de grands et beaux arbres, c'est idéal. Nous avons besoin d'arbres très hauts pour installer les écuroducs."

Début juillet, l'association Cohab est venue à Guebwiller pour faire un repérage et identifier l'endroit idéal pour accrocher l'écuroduc.

Inciter les écureuils à emprunter ce passage

Lucie Yrles n'en est pas à son premier passage à écureuil, c'est le 27ème qui sera installé par l'association héraultaise. "Mais il ne suffit pas de tendre un câble entre deux arbres", explique l'ancienne soigneuse de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). "Les écureuils sont très méfiants avec ce qui est nouveau, donc on installe aussi trois mangeoires sur chaque tronc, six en tout, avec des fruits secs. Ça va leur donner envie de grimper et de découvrir le dispositif."

Une fois le câble tendu, il y a donc tout un travail à réaliser dans les semaines qui suivent. "C'est très contraignant au début, parce qu'il faut constamment remplir les mangeoires. Puis, une fois qu'ils ont compris, on fait un sevrage bien sûr." Les premiers écureuils qui franchissent le passage donnent l'idée aux autres d'essayer.

Sur l'un des écuroduc, construit à Bessan (34), des pièges photographiques permettent de faire un suivi et de voir si les écureuils empruntent vraiment le câble élastique. "Deux individus l'empruntent", analyse Lucie Yrles. "C'est d'abord le mâle qui a traversé, de temps en temps. Puis maintenant, il l'utilise 5 à 6 fois par jour, alors que la femelle ne passe dessus que 3 ou 4 fois par mois."

Nous sommes curieux de savoir si les jeunes vont imiter leurs parents et passer sur l'écuroduc.

Lucie Yrles, association Cohab

"Sur l'une des photos, on voyait bien les mamelles de la femelle, elle est en train d'allaiter ses petits. Nous sommes curieux de savoir si à l'automne, quand les jeunes se dispersent, ils imiteront leurs parents et passer sur l'écuroduc."

Une collecte de dons a été lancée pour participer au financement de ce chantier dont le montant des travaux s'élève à 7.600 euros. L'objectif de la collecte est de 3.000 euros.

Un dispositif photographique devrait être mis en place après l'installation de la passerelle. Il permettra de faire un comptage exhaustif des écureuils qui emprunteront l'écuroduc.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité