Haute-Marne : le collectif contre la blanchisserie nucléaire Unitech engage Corinne Lepage comme avocate

Les membres du collectif contre la blanchisserie nucléaire Unitech ont décidé d’engager l’ancienne ministre de l'Écologie, Corinne Lepage, pour porter leur recours contre l’industriel et empêcher son implantation à Suzannecourt (Haute-Marne).

Lundi 15 juin 2020, des engins de chantier arrive à Suzannecourt en Haute-Marne pour clôturer le terrain acheté par la société Unitech et sur lequel doit s'implanter la future blanchisserie industrielle destinée à décontaminer du linge et du matériel radioactif . Un peu plus d’une semaine auparavant, la préfecture du département rendait un avis favorable au projet de l’industriel après consultation des rapports de l’ARS, du CODERST (Conseil Départemental de l'Environnement, des Risques Sanitaires et Technologiques) et des résultats de l’enquête publique. Un avis favorable auquel s’attendaient les différentes associations et habitants qui s’opposent au projet depuis son annonce. 


"Dès que nous avons eu les résultats de l’enquête publique qui se sont avérés positifs malgré les réserves émises par les commissaires enquêteurs, nous savions que nous allions devoir faire appel à la justice", confie Michèle Labouille, membre du collectif contre Unitech. 

Cinq associations, un collège de maires et d'habitants

"Nous avons donc profité du confinement pour nous organiser. Les cinq associations actives contre Unitech depuis le début du projet, dont Belle forêt sur Marne dont je fais partie se sont réunies en collectif. Nous avons fait les déclarations d’usage auprès de la préfecture et surtout nous avons travaillé sur nos actions", rajoute la militante.

Ce collectif ne se limite pas aux associations locales qui se battent depuis plusieurs années contre le projet, il est également composé d’un collège de maires et d’habitants des villages entourant le terrain où est prévue la construction. 

 

Nous avons décidé de faire appel à Corinne Lepage pour nous défendre

Michèle Labouille-Militante du Collectif contre Unitech

 

La première décision du collectif a concerné le choix de l’avocat pour le représenter au tribunal administratif. "Nous avons décidé d’attaquer l’enquête publique sur le fond et nous déposerons des demandes de référés en suspension pour bloquer les travaux dès qu’ils commenceront. Nous ne lâcherons pas l’affaire. Et nous avons donc décidé de faire appel à Corinne Lepage pour nous défendre. Elle a accepté. Bien évidemment, l’action va avoir un certain coût, mais protéger notre environnement et notre beau département n’a pas de prix", s’exclame Michèle Labouille. 

Après avoir contacté des centaines de maires en Haute-Marne, dans la Marne, et en région parisienne, pour récolter des fonds et les rallier à leur cause, le collectif a décidé de se réunir fin juin début juillet pour réfléchir aux prochaines actions locales qu’il veut mener. "Les habitants veulent participer également ils nous sollicitent pour cette réunion", conclue la militante. 


Des actions auxquelles s’attendait Jacques Grisot, le PDG d’Unitech. "Nous savions qu’en cas d’accord de la préfecture les opposants iraient en justice. Il n’y a pas eu de dialogue ces dernières années, entre eux et nous. Ce que je déplore, car nous avons essayé à de multiples reprises", explique-t-il. 

"Néanmoins, nous sommes vraiment très heureux d’avoir enfin obtenu les autorisations qui nous manquaient. Nous sommes en train de finaliser les appels d’offres aux entreprises pour commencer la construction entre l’automne et la fin de l’année 2020. Bien évidemment, comme tout le monde, la crise sanitaire a freiné le projet et la mise en place des travaux. Nous avons tout de même pu, suite au déconfinement, commencer à préparer le terrain. Nous avons notamment utilisé de grosses mottes de terre présentes sur le terrain pour l’égaliser et le surélever d’un mètre comme on le prévoyait. Ce sont des choses que nous pouvions faire et que nous avons décidé de faire maintenant pour éviter de perdre plus de temps sur la construction", rajoute l’industriel.

En tout, d’après Jacques Grisot, il faudra compter entre 18 et 24 mois après le début des travaux pour pouvoir ouvrir la blanchisserie nucléaire à Suzannecourt. Sans compter les éventuels ralentissements dus au covid-19 ou aux actions du collectif contre Unitech. 

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