À Saints-Geosmes, en Haute-Marne, un pavillon crée la discorde depuis plusieurs années entre ses propriétaires et le maire de la commune. En cause des fissures dans le mur et des questions sur leur origine.
« On peut par endroits passer une main dans les fissures du mur de chez moi », raconte désolé Patrick Latouche. Propriétaire depuis 20 ans d’un pavillon dans la commune de Saints-Geosmes en Haute-Marne, l’artisan craint que sa maison s’effondre.« Nous avons acheté ce pavillon en 1999. Avec ma femme, nous avions eu un coup de cœur, j’avais fait énormément de travaux pour l’aménager à notre goût. Le problème, c’est que des fissures ont commencé à apparaître dans les murs. Plus le temps passe, plus elles grandissent. Aujourd’hui, mes fenêtres sont condamnées, je ne peux plus les ouvrir. Nous avons quatre enfants et des petits enfants, qui ne viennent plus nous voir, car ils ont peur qu’il y ait un accident. Aujourd’hui, notre maison peut se couper en deux », explique Patrick Latouche.
Une construction instable
Quand les fissures ont commencé le propriétaire aurait fait appel à des experts qui lui auraient affirmé que la maison aurait été construite en 1986 sur une ancienne carrière. Raison pour laquelle ses fondations seraient instables à l’heure actuelle.Après cette nouvelle Patrick Latouche a alors demandé des explications et de l’aide à la mairie: « J’ai été voir le maire à ses permanences au moins vingt fois, j’ai toujours eu la même réponse de sa part, à savoir que ce n’était pas dangereux et qu’il ne pouvait rien faire. Mais ce que je voudrais, c’est qu’ils nous aident à nous reloger ou à faire les travaux de réparations. Si la maison s’effondre nous n’avons nulle part où aller avec ma femme. Et nos activités d’auto-entrepreneur et de salariée à mi-temps ne nous permettent pas d’effectuer les travaux nécessaires. »
Des craintes que Jacky Magras, maire (sans étiquette) de Saints-Geosmes ne nie pas : « Je comprends très bien le désarroi de la famille Latouche, mais malheureusement administrativement parlant, je ne peux rien faire à moins qu’un procès soit engagé pour déterminer la responsabilité de la commune lors de la construction en 1986. »
Un pavillon « surveillé depuis 2004 »
Maire de Saint-Geosmes depuis 2001, Jacky Magras n’est pas d’accord lorsqu’il entend dire qu’il n’a pas pris au sérieux le problème. En 2004 après avoir été averti des premières fissures, il demande à ce qu’un expert soit nommé pour déterminer l’état de péril imminent ou non du pavillon, qui est alors déclaré comme non-dangereux.En 2008, quand la famille Latouche revient le voir, il décide de faire poser des jauges saugnac, qui témoignent de l’évolution des fissures, afin de surveiller leur évolution toutes les semaines. Quand il a été alerté une nouvelle fois cette année de l’agrandissement des fissures, il dit avoir vérifié ces jauges, témoins qui indiqueraient selon lui un mouvement de deux millimètres et demi.
Jacky Magras a tout de même demandé une contre-expertise pour déterminer si l’ancienne municipalité a délivré un permis de construire sur une ancienne carrière. Si c’était le cas et que la nouvelle expertise annonçait le logement dangereux, alors il procéderait au relogement de la famille.