La ville de Langres connaît à nouveau une baisse démographique. En 5 ans, elle a perdu près de 500 habitants. Une tendance qui met à mal les finances municipales et qui inquiète la maire.
Les estimations des derniers chiffres de la population de la ville de Langres sont posées sur son bureau. Et la tendance ne réjouit pas vraiment Sophie Delong, la maire divers droite de la commune. En 5 ans, la ville a perdu près de 500 habitants, passant de 7760 à 7200 environ (le nombre définitif sera connu ce mardi), soit une baisse de près de 6%.
Si la maire avance les réformes, de la carte judiciaire et la perte du tribunal, de la carte militaire, pour expliquer cette baisse, elle insiste aussi sur la problématique de l'habitat : "La perte démographique se fait essentiellement sur le cœur historique. Langres est une ville très ancienne, avec un habitat dégradé. Les logements ne sont pas adaptés aux demandes actuelles."
A cela s'ajoute également une double dynamique autour de l'emploi. "L'emploi se situe dans les grandes villes, donc c'est là qu'il y a un fort dynamisme économique avec lequel nous ne rivalisons pas. Et pourtant les entreprises présentes sur notre territoire recrutent et n'arrivent pas à trouver d'employés. Le phénomène est complexe."
"L'Etat ne peut pas être insensible à une forme d'urgence." Sophie Delong, maire de Langres
Mais ce qui inquiète également le premier édile, c'est la baisse des dotations de fonctionnement consécutives à la baisse démographique. Pour chaque habitant, la ville de Langres bénéficie de 130 euros annuels. Une baisse de 500 habitants entraîne une baisse de 65 000 euros sur le budget de la commune.
Pour contrer cette baisse démographique, Sophie Delong ne croit pas en une seule solution. "J'ai choisi d'agir sur deux leviers qui étaient à ma main : la rénovation de l'habitat, qui est dégradé, ancien, pas fonctionnel, voire insalubre. Avec l'aide de l'Etat, on agit sur le logement. Le deuxième levier que j'ai actionné c'est la baisse de la fiscalité. Je vais au bout de mes capacités."
Ces efforts, elle le concède, ont été faits trop récemment pour que les résultats soient d'ores et déjà visibles. Mais elle estime que cela ne suffira pas malgré tout. Et que l'Etat doit prendre sa part dans une réforme de l'aménagement du territoire qui ne privilégie pas uniquement les très grandes villes.
"On ne peut pas imaginer qu'un petit centre-bourg continue comme ça parce que Langres n'est pas seule. Derrière, il y a tout un territoire rural."