Photographe et guide nature aguerri, Frédéric Larrey fait sensation au festival de photographie animalière de Montier-en-Der, du 14 au 17 novembre 2019. De ces mois d'observations sur les plateaux tibétains, il rapporte une série de photos fortes sur une espèce rare, la panthère des neiges.
Vague de froid, à Montier-en-Der. Depuis les cimes du Tibet, la panthère des neiges s'est faufilée jusqu'au festival international de photographie animalière de la commune. C'est autour du félin que le photographe Frédéric Larrey a développé son projet photo, à force de travail et de patience. Tout au long du festival, 14 au 17 novembre 2019, il présente le résultat sur le stand de l'association dont il est membre, "Regard du vivant".
Sur place, la foule ne désemplit pas. "La panthère des neiges en ce moment fait parler d'elle, c'est sûr. Elle a une part d'exotisme, puisqu'elle n'a été redécouverte que récemment", explique Frédéric Larrey. Ce n'est qu'en 1971 qu'a été prise la première photographie de la bête, par le biologiste George Schaller, pour le magazine National Geographic. "C'est devenue une sorte de mythe, puisque c'est rare de voir une espèce s'adaptant aussi bien à son environnement." Sur les parois rocailleuses des massifs tibétains, sa fourrure grisâtre lui permet ainsi de se fondre dans le paysage.
Pendant la prise de vue, on se réfugie derrière l'appareil, on sort du contexte. L'image prend le dessus, et on oublie la peur.
-Frédéric Larrey, photographe au sein de l'association "Regard du vivant".
"Là-bas, les gens n'ont pas la même peur panique des grands prédateurs."
Sur les clichés, la panthère des neiges se déplace avec aisance. Parfois un geste détonne, un regard s'arrête sur le viseur. L'objectif immortalise le moment, les photos impressionnent. Comme si le photographe parvenait toujours à être là, face au félin, au bon moment. Un peu de chance, là dedans ? "La chance, elle se force avec un travail répété, réplique Frédéric Larrey. Pour obtenir ces photos, je suis partie au Tibet pour plusieurs séjours d'un mois, en automne, en hiver et au printemps."Arrivé au Tibet, les rencontres furent chaleureuses avec les bergers tibétains vivant sur les hauteurs rocheuses. Frédéric retient en particulier l'un d'eux : "J'ai beaucoup échangé avec un berger s'appelant Tsejenima. Il m'a aidé à trouver les animaux au bon moment. Surtout, il connaissait bien le terrain, ce qui m'a permis de travailler plus sereinement."
De ses rencontres, Frédéric Larrey revient sur la sérénité des rapports qu'il affirme avoir constaté entre les tibétains et les fauves. "Il y a une énorme différence avec notre culture européenne. Là-bas, les gens n'ont pas la même peur panique des grands prédateurs." Plutôt que de s'en prendre aux panthères des neiges, ce sont eux qui évoluent, "en fortifiant leurs maisons et en adaptant leurs pratiques d'élevages", assure-t-il.
C'était un rêve de voir des gens qui veulent bien s'adapter aux grands prédateurs.
-Frédéric Larrey, photographe au sein de l'association "Regard du Vivant"
Pour la prochaine édition du festival international de photographie de Montier-en-Der, ce sera le frère de Frédéric, Olivier Larrey qui présentera son projet photo : la toundra, immortalisée en noir et blanc.