Le constructeur chinois de transmissions agricoles Yto va cesser sa production à Saint-Dizier, en Haute-Marne. Au moins 80 des 118 salariés perdront leur emploi. Fleuron de l'industrie haut-marnaise, cette entreprise faisait vivre autrefois près de 3.000 personnes à Saint-Dizier.
Les salariés de l'entreprise Yto, à Saint-Dizier, sont en colère. La direction leur a fait part ce jeudi 8 novembre d'un plan de restructuration pour concentrer la production sur la Chine. Deux tiers des postes, soit 80 emplois sur un total de 118, seront supprimés.
"Toute la partie production est appelée à disparaître, les postes restants seront quasiment tous du commercial", a précisé Fabrice Quillé, élu CGT du comité d'entreprise. "Selon la vitesse de la procédure, les premiers licenciements pourraient intervenir début 2019."
"On va se battre"
"L'outil industriel n'existera plus. Pour nous, c'est une trahison. Cette trahison, il faut qu'ils la payent. On va se battre", promet Raymond Roussinaud, porte-parole de l'intersyndicale. Les salariés ont rendez-vous avec la direction du groupe le 26 novembre.
Le groupe chinois Yto avait repris en 2011 cette usine, anciennement McCormick France, de fabrication et d'assemblage de pièces de transmission pour tracteurs, avec la volonté de créer 400 emplois supplémentaires. Mais la situation s'est dégradée et l'usine a été confrontée à une baisse constante de son activité.
Ancien fleuron de l'industrie haut-marnaise
L'aventure du machinisme agricole a commencé en 1924 à Saint-Dizier. Pendant des décennies, cette usine a été le principal employeur de Saint-Dizier, et l'un des plus importants de Champagne-Ardenne.En 1975, un tracteur sortait toutes les sept minutes de l'usine. Dans les années 1980, son histoire est celle d'un lent déclin. Case IH, McCormick, Yto..., les propriétaires s'y sont succédé au rythme des plans sociaux.
L'usine comptait 2800 employés au plus fort de son activité en 1982 et seulement 223 en 2011 au moment du rachat par le groupe chinois Yto.