L'idée n'est pas nouvelle et pourtant la chose est encore peu répandue : la relaxation en milieu scolaire. A Saint-Dizier un enseignant a mis ce dispositif en place à destination des élèves de 6ème. Objectif : évacuer les mauvaises tensions des enfants.
L'image est insolite : des enfants qu'on pourrait croire endormis sur leur pupitre mais il n'en est rien. Nous sommes en train d'assister à une séance de relaxation au collège Anne Frank à Saint Dizier en Haute-Marne. C'est un rituel, à chaque début de séance pour Laurent Bastien, le professeur d'Histoire Géographie et ses élèves. Partant du constat que les élèves ont de mauvaises tensions et qu'il faut les évacuer.
Dans les premiers instants l'enseignant demande aux élèves de visualiser l'œuvre d'art qu'ils vont découvrir en dévoilant des indices. A chaque cours les enfants découvrent une œuvre, ce jour-là c'est La Vénus de Lespugue. Une sculpture de femme réalisé à partir d'une défense de mamouth. Laurent Bastien enseigne depuis 15 ans à Saint-Dizier dans cet établissement d'un quartier dit "difficile", il cherche à concilier enseignement traditionnel et ces "fenêtres" de relaxation. Le professeur explique qu'il ne perd pas de temps.
On peut passer cinq minutes à dire taisez-vous, taisez-vous, pendant cinq minutes on fait de la relaxation, après ils sont détendus.
- Laurent Bastien, enseignant à St Dizier
Bon nombre d'enseignants, de praticiens comme de parents sont convaincus du bien-fondé de la relaxation à l'école. Les expériences déjà menées par le passé ont en effet montré que cela est bon pour le développement de la personne. Elle ne doit pas être rattachée à quelque croyance que ce soit.
La relaxation peut se faire de différentes façons, en musique ou non. A Saint-Dizier l'objectif tel que le projet a été présenté était de faire prendre conscience aux enfants de leur corps, de mieux appréhender la respiration. La relaxation étant guidée par la voix du professeur. La visualisation terminée, il s'agit pour les collégiens d'évacuer leurs tensions en serrant leurs poings ou en faisant des grimaces.
Pour être efficace la relaxation ne dépasse pas les cinq minutes. Ce n'est pas du temps perdu selon Laurent Bastien, car la concentration ensuite sur le cours en lui-même est d'autant plus forte. L'initiative s'inscrit dans un projet pédagogique et a vocation à rayonner au sein d'autres établissements scolaires.