2021 est l'année du 70ème anniversaire de la semaine bleue, un temps dédié aux seniors, mais pas seulement. L'évènement est placé sous le signe des échanges, de la découverte, et de la nouveauté. La ville de Saint-Dizier a prévu un programme, où le divertissement et le numérique sont à l'honneur.
Marie-Estelle Czekata est directrice du C.C.A.S. de Saint-Dizier. "La semaine bleue est bien ancrée dans le paysage bragard", confie-t-elle. Dans les années 90, en effet, les seniors se voyaient déjà proposer de nombreux ateliers, rencontres, pendant cette semaine du mois d'octobre. "On prend la température de ce qu'apprécient les seniors", dit-elle. "Ce qui domine, c'est l'envie de se divertir, de se changer les idées". Mais les seniors veulent aussi apprendre, se cultiver. Le numérique, auprès d'eux a le vent en poupe. L'outil préféré, c'est la tablette. "Elle est tendance, elle fait moins peur".
Vieux de plus en plus jeunes
"Certains trouvent que ça fait jeune, mais on ouvre nos activités, à partir de 50 ans", explique Marie-Estelle Czekata. En fait, les organisateurs de la manifestation entendent toucher tout le monde, et s'ouvrir de plus en plus sur le territoire. Ainsi, cette année, plusieurs sorties sont prévues, au lac de Der, notamment. L'ouverture sur l'extérieur se porte également sur les quartiers, comme Marnaval ou encore le centre socio-culturel. "Tout est plus étalé sur la ville", dit la directrice du Centre Communal d'Action Social.
Si les retraités et les personnes âgées sont en quelque sorte le public privilégié de cette semaine, on insiste sur les relations avec les enfants et les petits-enfants. Les liens intergénérationnels sont mis en avant.
Etre bien dans son corps, l'équipe organisatrice de cette semaine, en a fait aussi un axe de propositions. Des ateliers de yoga, méditation, sophrologie, ou encore gymnastique sont au programme de l'édition 2021. L'épanouissement passe également par des jeux d'expression théâtrale.
Développer les relations
"Si les retraités et les personnes âgées sont en quelque sorte le public privilégié de cette semaine, on insiste sur les relations avec les enfants et les petits-enfants. Les liens intergénérationnels sont mis en avant. En moyenne, les évènements touchent 1.500 à 2.000 personnes. On s'adresse à tous ceux qui ont plaisir à participer", indique Marie-Estelle Czekata. Et cela peut concerner tout public, y compris au-delà de 90 ans.
La semaine bleue, c'est du bonheur, un moment d'échanges, de convivialité, de retrouvailles.
L'opération mobilise une dizaine d'agents du C.C.A.S., mais aussi des bénévoles qui viennent proposer des activités. L'an dernier, la pandémie n'avait permis qu'une seule journée d'activités (spectacle et visite guidée de la ville) soit offerte aux Bragards. Cette fois, le programme est dense, ouvert à tous, et gratuit. Jusqu'au 10 octobre, les personnes intéressées pourront apprendre à protéger leurs données personnelles, à prendre en main leur smartphone, ou à participer à des ateliers tricot ou floral. Les propositions ne manquent pas.
Un moment de retrouvailles
Annie-France Brousmiche a 71 ans. Elle se définit comme "une croqueuse de vie". Après trois années consacrées à son mari, aujourd'hui disparu, elle est bien décidée à "ne plus rien laisser passer. Cette année, je vais participer à beaucoup d'activités", dit-elle. "Ma vie était en stand-by, mais mes enfants me poussent à profiter de la vie". Après-midi accordéon, sortie au lac du Der, sophrologie ou encore protection des données personnelles, sans oublier le spectacle aux Fuseaux, son agenda de la semaine est bien rempli.
Si tout au long de l'année, Annie-France Brousmiche marche beaucoup et pratique la gymnastique, elle ne manquerait pour rien au monde la semaine bleue. Elle s'y est faite des ami(e)s. "C'est du bonheur, un moment d'échanges, de convivialité, de retrouvailles". Pour elle, la Semaine Bleue, est un moment heureux.
Toucher les isolés
Virginia Clausse est adjointe au maire de Saint-Dizier, chargée de la solidarité, de la famille. Elle est aussi vice-présidente du C.C.A.S. Dans cette ville où 30% de la population a plus de 65 ans, cette semaine bleue est un moment essentiel pour aller à la rencontre des plus isolés. "Les sortir est un enjeu", dit-elle.
"Avant, on était d'avantage porté sur le soutien individuel, aujourd'hui, avec une trentaine d'animations, on favorise les rencontres intergénérationnelles. On joue la proximité, on se délocalise dans trois quartiers différents. On vise un public plus large, on fait en sorte que les personnes soient moins isolées, notamment ceux qu'on ne voit pas le reste de l'année".
9 à 10.000 euros sont consacrés par la Ville à cette manifestation, un moment précieux pour tous ceux à qui l'on consacre un regard et du temps.