L'équarrissage, la collecte et l'élimination des animaux morts dans les fermes, est fortement perturbé dans plusieurs départements français, notamment en Haute-Marne, avec un quasi-arrêt du service pendant plusieurs jours. Si un retour progressif à la normale est attendu prochainement, des éleveurs essaient de trouver des solutions en attendant.
Francis Populus, éleveur à Goncourt en Haute-Marne, a dû faire face au décès d'une de ses vaches. Mais depuis quatre jours, il n'a pas d'autre choix que de recouvrir le cadavre de paille pour qu'il ne se décompose pas trop vite. Depuis douze jours, le service d'équarrissage sur le département est quasi inexistant.
"C'est la première fois que je vois ça. C'est vrai qu'on n'est pas habitués. On avait un service qui fonctionnait plutôt bien avec un ramassage en 48 heures, explique celui qui est également président du Groupement de Défense Sanitaire de Haute-Marne. On ne peut pas laisser les cadavres se dégrader comme ça."
Dans un communiqué, daté du 26 août, le ministère de l'Agriculture explique les raisons de ces perturbations. Elles sont "en particulier liées aux récents pics de chaleur, ayant entraîné notamment un afflux de matières particulièrement dégradées. Ces difficultés dans le traitement ont entraîné des retards de collecte des animaux morts, ainsi que des délais de traitement des matières organiques accumulées dans les sites."
Décomposition avancée
Depuis dimanche, 240 animaux déclarés morts n’ont encore pas été ramassés sur les 130 exploitations concernées en Haute-Marne. À Cusay, Florent Cressot est aussi dans l’attente d’un retour à la normale. Sa vache est morte depuis le 15 août. "L'entreprise Atemax a repris la collecte officiellement [lundi] mais elle avait déjà collecté certaines choses le samedi pour justement relancer les usines avec des cadavres frais. Aujourd'hui, on sait qu'ils ne reprendront pas les nôtres", détaille l'éleveur, également président de la Fédération des producteurs de lait de Haute-Marne.
Il a décidé de placer le cadavre à l'écart dans une remorque, mais il ne peut empêcher la décomposition, les vers, et l’odeur pestilentielle. "Réglementairement, on n'a pas le droit de détruire nous-même le corps. Il faut prouver une traçabilité d'où a été le cadavre. On est dans l'attente d'une autorisation d'enfouir les corps nous-mêmes."
Si un arrêté est pris, enterrer les animaux morts sera possible à deux mètres de profondeur, sur des terres non cultivables, éloignées des lieux de captage d’eaux potable. De la chaux devra également recouvrir le corps pour faciliter la décomposition.