Ils sont Portugais et Irlandais et ont appris l'alsacien par amour. Marié.e à un.e alsacien.ne, pour eux, parler le dialecte était une évidence. Tous les deux polyglottes, ils n'ont eu aucune difficulté à apprendre cette langue qui leur permet de communiquer avec leur belle-famille.

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Rita Ginther est née et a vécu à Lisbonne jusqu'à ses 22 ans. A cet âge-là, elle a suivi sa famille en Suisse. Alors qu'elle travaillait dans la restauration, elle a rencontré son mari, Jean-Claude Ginther. "Nous parlions français entre nous, c'est uniquement le jour où j'ai rencontré son père que j'ai entendu l'alsacien !" s'amuse-t-elle. Elle a tout de suite remarqué qu'"il n'était pas très à l'aise en français. Or c'est moi qui suis venue dans sa famille, lui prendre son fils. Je ne voulais pas qu'il soit stressé à l'idée de devoir me parler français, j'ai alors décidé d'apprendre l'alsacien, avec lui", raconte-t-elle. Tout ceci en s'installant dans le village de Jean-Claude, Sierentz.

En entendant un mot par-ci, en apprenant un mot par-là, elle a maîtrisé le dialecte assez rapidement. "Au bout de 2-3 ans, je pouvais parler avec les gens", explique-t-elle. De quoi rendre son beau-père, Marcel, très fier. "Il disait toujours à ses copains : "elle parle alsacien, si si !"", dit-elle dans un éclat de rire. Grâce au dialecte, leur relation a été très forte. "J'ai fait un effort pour apprendre la langue, j'ai fait un pas vers lui, et il en a fait énormément en retour. Tous les deux, on faisait les 400 coups !".


Si Rita parle le dialecte avec autant d'aisance, elle a toujours eu une appétence très forte pour les langues. "Déjà enfant, dès que j'entendais une langue étrangère, ma curiosité était aiguisée. Je voulais retenir tous les mots." Adulte, le résultat est là : Rita maîtrise à présent le portugais, l'italien, l'espagnol, l'anglais, l'allemand, le suisse et l'alsacien. Elle pratique ce dernier au quotidien, notamment dans le voisinage. "Sàlut Marthe, we goht's ? Wàchsa die Blüema ?" ("salut Marthe, comment tu vas ? Elles poussent, ces fleurs ?") lance-t-elle. Marthe Schmidlin confie : "Rita est une très belle personne. Quand elle est arrivée à Sierentz, elle était étrangère pour moi et je l'étais aussi pour elle. Nous nous sommes tout de suite bien entendues et c'est toujours le cas. Elle a toujours un petit mot pour moi".

Aujourd'hui, Rita veut même transmettre cette langue qu'elle a appris dans la région. Elle est animatrice au périscolaire de Sierentz et a lancé un permis d'alsacien destiné à une classe de CM2. "On doit connaître trois phrases et 12 mots pour l'obtenir", explique Paul, 10 ans. Fier, il nous dit le mot du jour qu'il a appris : "c'est Schlànga, et ça veut dire serpent". A travers les jeux, Rita espère inciter les enfants à apprendre et surtout, à parler l'alsacien. "Chaque langue est un cadeau, c'est toujours un atout. Les enfants ont l'air contents d'apprendre l'alsacien, lorsqu'ils voient que leur grands-parents comprennent ce qu'ils leur disent, par exemple. Peut-être qu'en semant des graines, progressivement, ça peut marcher... du moins, je l'espère !", conclut-elle.


A Zimmerbach, un petit village de 800 habitants juste à côté de Munster, c'est un Irlandais que nous rencontrons. Colm Garvey a installé son bureau chez sa belle-mère en 1998. "J'ai la plus belle vue du monde depuis mon bureau !" dit-il en ouvrant la fenêtre qui donne sur le village et sur les vignes. C'est la rencontre avec sa femme, pendant leurs études à Dublin, qui l'a mené d'abord en Italie, puis à Paris pour finir en Alsace. C'est là aussi qu'il découvre le dialecte. "Toute ma belle-famille parlait uniquement alsacien", raconte-t-il. Anne-Catherine Klinger-Garvey confirme : "au début, il n'avait même pas le choix, on lui a dit qu'ici, on parlait alsacien ! Il l'a appris progressivement avec mes oncles notamment".

Mais pour Colm aussi, c'était une évidence. "Pour moi, une langue fait partie de l'identité. Je suis Irlandais et je ne parle pas l'irlandais - ou le gaélique - et cela me manque. Alors quand je suis arrivé en Alsace et que j'ai entendu l'alsacien, j'ai voulu l'apprendre. Je trouve que c'est très important que les habitants continuent de parler le dialecte", déclare-t-il. Au quotidien, il le parle beaucoup avec sa belle-mère, Françoise, avec qui il déjeune tous les midis quand il n'est pas en déplacement.


Elle est très touchée que son gendre l'ait appris. "C'est un miracle qu'un Irlandais arrive à parler alsacien ! Dans la famille, nous sommes tous fiers de lui. Lui et moi sommes très proches. Si j'ai besoin de lui, il répond toujours présent", dit-elle, émue. Colm, quant à lui, se dit "fier de parler l'alsacien car cela ouvre les coeurs. Quand quelqu'un entend que je parle alsacien, tout de suite, les gens s'ouvrent, la relation devient cordiale !" conclut-il, tout sourire.

 

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