A la rentrée, une vingtaine d'enseignants d'allemand manquait à l'appel. Une situation qui n'est pas nouvelle mais qui ne fait que s'accroître d'année en année. Warùm? On vous explique pourquoi!
Pour les étudiants souhaitant se lancer dans l'enseignement bilingue français/allemand, une formation existe au sein de l'ESPE , à Colmar.
Une école qui, cette année, ne compte que 33 inscrits en première année. Une seule promotion donc (il y a avait généralement deux classes) ce qui est peu, très peu.
Comment expliquer ce manque de futurs enseignants ?
La filière ne séduit pas pour diverses raisons. Il y a tout d'abord la langue, elle-même. La langue allemande ne donne pas envie. Et puis il y a le manque de supports pédagogiques. "C'est un challenge pour moi" nous explique Manon, stagiaire en deuxième année de Master. Il existe très peu d'outils permettant aux enseignants de préparer leurs cours. Il faut donc trouver des astuces et inventer, parfois, ces propres supports afin de transmettre la langue aux élèves. Ajouter à cela le départ pour l'Allemagne de certains enseignants formés ici car les salaires y sont nettement plus élevés... Et vous obtenez la situation dans laquelle se retrouve l'Alsace.
Que faire ?
Une solution serait peut-être de faire appel aux enseignants allemands. Mais là, non plus les choses ne sont pas simples. Ces derniers, déjà diplômés chez eux, devraient repasser le concours chez nous pour être titularisés... Ce qui n'est pas franchement séduisant.
Une situation alarmante à laquelle l'Académie de Strasbourg tente de répondre en réfléchissant, lors de diverses commissions, aux actions à mettre en place. Mais les décisions se prennent, in fine, à Paris... Et là, on se dit que ce n'est pas gagné d'avance.
L'association des parents d'élèves bilingues Eltern, elle, propose un "statut spécial" pour les enseignants d'allemands afin de faciliter leur installation. Une proposition qui fera peut-être son chemin, ou non. Une chose est certaine, il faut trouver une solution. Cette année les écoles primaires ont encore enregistrées une hausse d'inscriptions dans le bilingue. Plus de 26.000 élèves suivent cet enseignement, 1.300 de plus que l'an passé. Il ne faudrait pas que le manque d'enseignants refroidisse, définitivement, les parents d'élèves.
