La maman de Mia mise en examen pour "enlèvement de mineure en bande organisée" et "soustraction d'enfant hors de France"

Lola Montemaggi, la mère de Mia est mise en examen et placée en détention provisoire. Lors d'un point presse organisé ce vendredi 23 avril, le procureur de la République de Nancy a également confirmé les mises en examen de deux autres personnes, Roméo et Harmonie.

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Arrivée à la cité judiciaire de Nancy peu avant 15h, Lola Montemaggi, la maman de Mia, a été présentée à un juge d'instruction ce vendredi 23 avril avec deux autres personnes impliquées dans l'enlèvement de la fillette. La jeune femme, âgée de 28 ans, est mise en examen pour "enlèvement de mineure de 15 ans commis en bande organisée" et "soustraction d'enfant hors de France".
 

La seule chose qu'elle voudrait, c'est vivre avec sa fille

Me Stéphane Giuranna, avocat de Lola Montemaggi

"C'est une femme qui est triste" a déclaré l'avocat de Lola Montemaggi, Me Stéphane Giuranna, "on entend souvent parler de parents qui sont dans la détresse car leurs enfants ont fait l'objet de placement. Ici, c'est le cas. Lola est restée cent jours sans voir sa fille. Elle se sentait prise au piège, perdue, non écoutée et elle n'a pas fait le bon choix. Elle le sait et elle le comprend. Mais aujourd'hui, je crois qu'il ne faut pas ajouter de mal au mal. Elle ne supportait pas de ne pas voir sa fille. Elle s'est laissée entraîner. Tout s'est fait par internet avec des gens qui ne se connaissent pas, qui n'ont pas de liens entre eux. C'est fou ! Elle a cherché refuge sur les réseaux sociaux, sur des blogs. Ces gens se sont rencontrés et tous ensemble, ils ont été impactés par une situation humaine. Ils ont voulu corriger tout cela. A tort ou à raison ? Devant le juge, Lola n'a pas exprimé de regrets. La seule chose qu'elle voudrait, c'est vivre avec sa fille. La nature est ainsi faite : une mère doit être avec sa fille, c'est ça la vérité. Le vrai combat de Lola sera de récupérer Mia devant d'autres juridictions."

Roméo et Harmonie

Deux autres personnes ont également été entendues par le magistrat. Parmi elles, un ressortissant français également extradé, surnommé "Roméo" qui avait pris en charge la mère et la fille dans son Porsche Cayenne à leur arrivée en Suisse. Roméo est mis en examen pour "enlèvement de mineure de 15 ans commis en bande organisée et association de malfaiteurs en lien avec un crime (enlèvement aggravé)". Cette homme, qui vit en Suisse, assure qu'il a "fait ça pour rendre service." Roméo aurait dit qu’il ne savait pas que l’enfant avait été enlevée. Ses déclarations sont cependant contredites par d’autres témoignages. Il a été placé en détention provisoire.

La troisième personne entendue vendredi après-midi n'était jusque-là pas apparue dans le dossier. Il s'agit d'une femme d'une soixantaine d'années, une retraitée originaire de l'Aude. Elle est mise en examen pour "association de malfaiteurs en lien avec un crime (enlèvement agravé)". "Elle n’a aucun lien avec les faits et n’a d’ailleurs pas été mise en examen pour l’enlèvement de Mia", a expliqué Me Julien Marguet, son avocat, à un journaliste de France 3 Lorraine, présent sur place. "Ma cliente n'a jamais vu Rémy Daillet. Elle le connaît juste de nom. Elle trie ses mails, elle les dispatche. Elle n’a pas d'antécédent judiciaire. Elle a travaillé toute sa vie". Elle a été placée sous contrôle judiciaire. Le procureur de la République la surnomme "Harmonie".

Une extradition sans incident

Mia a été enlevée mardi 13 avril 2021 dans les Vosges, et retrouvée dimanche 18 avril en Suisse dans un squat de la commune de Sainte-Croix avec sa mère. Ce vendredi 23 avril, Lola a été extradée par la Suisse vers la France. "Elles ont été remises aux autorités françaises vers 11h", aux postes frontières de Thônex-Vallard, près de Genève, et de Bâle/Saint-Louis, près de Mulhouse, a indiqué l'Office fédéral de la justice (OFJ) en précisant que "les opérations se sont déroulées sans incident".

Toujours un mandat d'arrêt international

Un mandat d'arrêt international à l'encontre d'une figure du mouvement complotiste, Rémy Daillet, résidant en Malaisie, a par ailleurs été lancé mardi par la France. L'homme aurait contribué à l'organisation de l'enlèvement. Malgré l'absence d'accord d'extradition conclu avec la France, la Malaisie s'est dite prête à coopérer dans l'enquête. Selon certains témoins et mis en cause, Rémy Daillet aurait eu un contact direct avec la mère de l’enfant. Il aurait aussi pris contact avec l’accueillante de la mère et sa fille à Neuchatel et il aurait alloué 3000 € pour l’opération.

La petite fille a été remise lundi à sa grand-mère qui en a la garde. Elle a été désignée "tiers de confiance" par la justice. Sa mère, Lola, n'avait plus le droit de la voir seule ni de lui parler au téléphone, en vertu d'une décision de justice.

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