Il est l'ingrédient indispensable pour arômatiser la bière : le houblon. En Alsace, les producteurs remontent la pente après la crise d'il y a dix ans. De nouvelles variétés sont expérimentées. La filière observe de près le développement des micro-brasseries et du goût des consommateurs pour le bio.
Il est connu pour ses arômes fruités, de caractère. Le Strisselspalt est la star des houblons alsaciens, vendu partout dans le monde. Mais il n'est pas le seul : 15 variétés existent sur le marché, dont cinq alsaciennes. La houblonnière du lycée agricole d'Obernai sert de laboratoire, avec ses 18 hectares de houblon bio - les seuls en Alsace pour l'instant - et ses nouvelles variétés expérimentales, dont certaines ne portent pas encore de nom.
L'Alsace arrive en tête des régions productrices de houblon en France, avec ses 470 hectares de surface. Lors des Assises du houblon, fin août 2019, les producteurs se sont regroupés sous la marque ambassadrice "Hop France". Ils s'organisent pour trouver de nouveaux clients, aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et au Japon. L'idée est d'éviter la dépendance face à un seul acheteur ; il y a dix ans, la défection d'un important client américain a fait plonger la filière dans une crise importante, suite à laquelle plus de la moitié des houblonnières ont été supprimées.
Reste un impondérable : le climat. La sécheresse de cet été et l'humidité de ce printemps ont impacté les cônes de houblon, moins beaux que l'an dernier. Mais 800 tonnes devraient tout de même être récoltés, ce qui en fait une année plutôt bonne.
Si les plus gros acheteurs restent les grands groupes, un marché d'avenir se profile avec la multiplication des micro-brasseries. Elles seraient 1.800 en France aujourd'hui. Autre marché en plein essor : le bio. Les surfaces dédiées devraient être multipliées par trois d'ici à deux ans.