Le Salon de l'Agriculture, incontournable pour la vache vosgienne

Le Salon de l’agriculture de Paris, annulé cette année en raison de la pandémie, a contribué au sauvetage de la vache vosgienne. Rayée du catalogue officiel des races en 1947, elle a pu remonter la pente, grâce à certains éleveurs. Jusqu’à devenir l’égérie du Salon en 2011.

Elle est blanche, tachetée de noir, de taille moyenne, possède une ossature solide et un caractère... rustique : la vache vosgienne est la plus adaptée au massif dont elle porte le nom, parole d'éleveur. Elle ne craint pas les sentiers escarpés, mange un peu moins que d'autres races et porte des veaux sans problème. Des qualités reconnues aujourd'hui, mais cela n'a pas toujours été le cas ; il y a trente ans, la Vosgienne avait moins bonne réputation, la faute à sa production de lait, deux fois moins importante que la Prim'Holstein par exemple.

"Une Vosgienne donne environ 4200 litres de lait par an", nous explique Roger Trommenschlager, éleveur à Dolleren. Mais avec son épouse Valérie, ils en ont fait une qualité. "Le lait de cette vache est bien gras, il se transforme aisément en fromage". Justement, le couple fabrique du Coeur de Massif, une sorte de tome de montagne à forme carrée ; la spécialité d'une vingtaine de producteurs depuis cinq ans, pour valoriser le lait de vosgienne.

Une bête de concours

Dans leur étable, 55 bovins passent l'hiver, en attendant les beaux jours. Parmi eux, Mamsel a fait le voyage à Paris l'an dernier. Elle est d'ailleurs revenue du salon de l'Agriculture avec un premier prix dans la catégorie "première lactation". Une fierté pour le producteur, qui a repris l'exploitation de son père, en même temps que sa préférence pour les vosgiennes.

Le Salon de l'Agriculture, vitrine incontournable

Pour défendre cette race, les éleveurs ont dû faire preuve d'opiniâtreté. En 1947, un ingénieur avait même décidé de la retirer du catalogue officiel des races, car trop peu productive. L'effectif, de 120.000 têtes au 19ème siècle, était tombé à 3000 dans les années 1970. Puis, un groupe d'éleveurs a décidé d'emmener des vaches vosgiennes à Paris, pour les montrer au Salon de l'Agriculture et les sauver de l'oubli. A France 3 Alsace, on se souvient de l'émotion en l'an 2000 de l'éleveur Jean Wehrey, fervent défenseur de la vosgienne, lorsqu'il participe au SIA et pense à son grand-père - "il aurait été très fier".

Le Salon de l'agriculture est "une vitrine importante, il faut y être présent", explique Claude Schoeffel, éleveur à Fellering et ancien président de l'Organisme de sélection de la race bovine vosgienne. Il se rend presque à chaque concours. Sa Gazelle, déjà âgée de 11 ans, a d'ailleurs remporté plusieurs prix. Pourtant, il y a trente ans, il n'était pas persuadé des qualités de la race. Il a dû la comparer à la Montbéliarde pour s'en rendre compte.

De nouvelles distinctions

Aujourd'hui, on dénombre 10.000 vaches vosgiennes dans le massif, et 140 éleveurs. "Il pourrait y en avoir bien plus", déclare Claude Schoeffel. Les éleveurs continuent à se battre pour obtenir des dictinctions. Dernière en date, une étiquette que les producteurs de munster pourront bientôt coller sur leurs emballages, si leur fromage est composé de 70% de lait de vosgienne.

 

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