Les tiny houses sont de toutes petites maisons de quelques mètres carrés qui sont mobiles. En Alsace, une seule entreprise en construit. Depuis le confinement, elle enregistre de plus en plus de demandes pour ce mode de vie insolite.
"Bienvenue chez moi !". Marlène Bouyat nous accueille dans sa demeure, une tiny house dans laquelle elle vit depuis un an. "Ici, j'ai tout : le canapé que j'avais dans mon appartement, une cuisine toute équipée, des meubles de rangement, mon dressing...". Le tout dans seulement 15m². En effet, le concept de la tiny house est le suivant : une petite maison quasiment entièrement faite de bois dont la taille et le poids sont réglementés, pour sa mobilité. C'est tout l'intérêt de ce type de logement : mise sur roues, elle peut être déplacée comme une remorque. Ainsi, les propriétaires peuvent s'installer où ils le souhaitent, à la condition d'obtenir une autorisation communale.Pour Marlène Bouyat, la vie dans un espace aussi exigu ne demande aucun sacrifice. "Beaucoup de gens pensent qu'il faut être courageux pour vivre dans une tiny house mais personnellement, j'étais pressée d'y vivre, je ne manque de rien ici". Au contraire, la jeune femme apprécie de vivre au contact de la nature. Confortablement installée sur son lit à environ trois mètres du sol, elle se confie : "sous la fenêtre, juste à côté des arbres, j'ai l'impression d'être comme un oiseau perché sur son arbre. On est vraiment en communion avec la nature. Qu'il fasse beau, qu'il pleuve ou qu'il vente, la tiny house vit au rythme des saisons. Parfois même, elle bouge !", dit-elle en riant.
Les tiny houses présentent aussi un intérêt écologique. Marlène Bouyat se fournit en électricité grâce à des panneaux photovoltaïques. L'hiver, elle se chauffe entièrement au bois, avec le poêle installé dans son salon. D'autres utilisent même des récupérateurs d'eau de pluie.
Sa tiny house, Marlène Bouyat l'a installée dans le jardin de Cédric Girardot. Le jeune homme souhaitait exploiter son terrain. "J'ai d'abord pensé à un potager partagé. Quand j'ai appris l'existence des tiny houses, je me suis dit que c'était une belle idée. J'ai alors posté une annonce sur internet". Voilà deux ans que Cédric Girardot accueille des tiny houses chez lui. Une véritable petite communauté qui vit ensemble, mais dans des espaces bien distincts. "Après le travail, on se retrouve pour prendre l'apéro ensemble, dans le jardin. On passe plein de moments conviviaux et on s'entraide. Par exemple, on s'occupe de couper le bois pour que chacun puisse se chauffer", explique-t-il.
En Alsace, une seule entreprise construit ces logements insolites. Il s'agit de MTI, basé à Hettenschlag. La famille Boehly s'est lancée il y a deux ans dans cette activité. "Tout est parti d'une foire exposition en Suisse où nous avons rencontré un charpentier qui exposait une tiny house. Nous lui avons demandé ce que c'était, il nous a tout expliqué et nous avons tout de suite été conquis. Ensuite, nous nous sommes renseignés. Ce concept existe-t-il en France ? Nous avons effectivement trouvé quelques entreprises qui en construisent et nous sommes lancés à notre tour", explique Jean-Luc Boehly, gérant de MTI.
En ce moment, le couple construit sa troisième maison. Ils font tous les travaux à eux deux. La construction d'une tiny house nécessite environ trois mois. Jean-Luc Boehly fabrique également tous les meubles lui-même, sur mesure. En effet, vu l'espace restreint dans une tiny house, "il faut que les meubles soient adaptés. On ne peut pas faire ce qu'on veut au niveau de leur taille. Ainsi, tout est calculé à l'avance", explique le gérant.
Depuis le confinement, l'entreprise enregistre de plus en plus de demandes. Le côté écologique, le mode de vie minimaliste mais aussi l'aspect économique convainquent de nombreuses personnes de se lancer dans la construction d'une tiny house. En effet, une tiny house entière coûte environ 40.000€, ce qui facilite l'accès à la propriété, notamment pour les jeunes.