La fronde contre le projet de réforme du droit du travail se traduit mercredi 9 mars 2016 dans la rue, où plusieurs organisations de jeunesse et syndicats ont appellé à la mobilisation pour demander le retrait du texte. En Lorraine, plusieurs manifestations se sont déroulées.
En Lorraine, la fronde contre le projet de réforme du droit du travail se traduit, comme partout en France, mercredi 9 mars 2016 dans la rue, où plusieurs organisations de jeunesse et syndicats ont appelé à la mobilisation pour demander le retrait du texte, au cours d'une journée marquée aussi par une grève et des perturbations dans les transports.
Une journée de manifestation mobilisatrice à Metz :
A Longwy (Meurthe-et-Moselle), le premier rassemblement de Lorraine s'est déroulé dès 8h à partir du lycée Alfred Mézières :
"HOLLANDE T'ES FOUTU, LA JEUNESSE EST DANS LA RUE !!!"
— pilouk (@PierrickBrgs) 9 Mars 2016
LYCÉENS-ÉTUDIANTS DANS LA RUE #LoiTravailNonMerci #Longwypic.twitter.com/bmTdVAlNvm
D'autres rassemblements étaient annoncés :
- 11h : devant la mairie de Thionville (Moselle)
Thionville #greve9mars pic.twitter.com/eBweGTkBkV
— mick✏️ (@conte_mick) 9 Mars 2016
- Bar-le-Duc (Meuse) où 350 lycéens se sont rassemblés selon l'Est Républicain
- Epinal (9h) et Saint-Dié-des-Vosges (14h, Vosges) : cheminots, lycéens et autres manifestants ont exprimé leur colère en petits comités rapporte Vosges Matin.
- 11h30 : Metz (Moselle), place de Gaulle (devant la gare), appel de la Fédération pour une alternative sociale (FASE) 57
- 13h15 : AG étudiante puis rassemblement à l'Université de Lorraine (campus Droit)
- 13h : rassemblement inter-syndical Place Stanislas à Nancy
A l'est, du nouveau ! Les grévistes marchent sur #Nancy #greve9mars #RCLNonStop pic.twitter.com/DuHKUUDaHd
— RadioCampus Lorraine (@campuslorraine) 9 Mars 2016
2 à 3000 personnes étaient rassemblées dans la cité ducale.
Les photographies de notre journaliste Fabien Garreau :
Photos : Fabien Garreau. France 3 Lorraine.
Posté par France 3 Lorraine sur mercredi 9 mars 2016
- 13h15 : AG étudiante au campus du Saulcy à Metz
À #Metz, l'amphithéâtre Demange se remplit doucement, mais sûrement #greve9mars #LoiTravail pic.twitter.com/524OWzX011
— RadioCampus Lorraine (@campuslorraine) 9 Mars 2016
- 14h : rassemblement (zone piétonne) à Sarreguemines.
- 14h : rassemblement étudiant au campus du Saulcy avant de rejoindre la manifestation place Mazelle à Metz
- 14h30 : place Mazelle à Metz : rassemblement puis défilé d'environ 2000 personnes via l'avenue Foch jusqu'à la préfecture.
Départ de la manifestation a #Metz !!! #greve9mars #Saulcy #UEC pic.twitter.com/Z9rV6ZcGGs
— Thibault Grosse (@Thibaultgrosse) 9 Mars 2016
Manifestation contre la loi El Khomri maintenant à Metz! Rejoignez nous!!!@Europe1 @France3tv @BFMTV pic.twitter.com/YFrtST1ebV
— Etienne Rémy (@ibnefer) 9 Mars 2016
"Un tour de chauffe" mais des syndicats divisés
"C'est la première journée de mobilisation", a relevé sur RTL le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, rappelant qu'il y a déjà "une deuxième date fixée, le 31" mars, par sept syndicats.144 appels à la grève ont été lancés par des fédérations syndicales ce mercredi 9 mars 2016, "il va y avoir du monde dans les rues", a prédit le patron de la CGT, Philippe Martinez, sur France Inter.
Le front syndical est néanmoins fissuré: les syndicats "réformistes" (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et la Fage (étudiants) ne s'associent pas à ces actions, préférant des rassemblements distincts le 12 mars.
Plutôt qu'un retrait du texte ils demandent "de profondes modifications", comme l'a répété le patron de la CFDT, Laurent Berger, sur RMC.
Hasard du calendrier, la SNCF et la RATP sont aussi en grève pour des motifs internes, liés aux conditions de travail et aux salaires. Mais "il y a aujourd'hui nécessité de faire converger toutes les luttes", selon Gilbert Garrel, numéro un de la CGT cheminots.
Les syndicats de cheminots (CGT, Unsa, Sud, CFDT) réclament que les futures règles communes à l'ensemble du secteur ferroviaire soient calquées sur la réglementation SNCF.
Quant à la contestation contre la loi Travail, elle se cristallise sur la réforme du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Deux mesures perçues comme des concessions au patronat, et qui font craindre une hausse des licenciements.
La jeunesse "trahie"
Pour les organisations étudiantes, les jeunes, déjà durement confrontés à la précarité dans le monde du travail, en seraient les principales victimes. Le projet "trahit la jeunesse", estime William Martinet, président de l'Unef, premier syndicat étudiant.Beaucoup ont en tête la révolte contre le CPE, il y a dix ans, qui avait fait plier l'exécutif sur ce contrat "première embauche" destiné aux moins de 26 ans assorti d'une période d'essai particulièrement longue.
François Hollande a joué l'apaisement mardi soir et jugé qu'on pouvait "éviter les ruptures", expliquant que sa responsabilité était de "prendre toutes les décisions qui permettront aux jeunes d'avoir plus de stabilité dans l'emploi".
Pour la ministre du Travail Myriam El Khomri, les mesures lèveront la "peur de l'embauche" en CDI chez les employeurs en leur donnant davantage de "prévisibilité", et feront diminuer les contrats précaires.
Face à la bronca, avec notamment une pétition revendiquant plus d'1,2 million de signataires, le gouvernement a reporté au 24 mars la présentation du projet.