Régionales 2021 en Lorraine : voyage à bord du TER Nancy-Metz-Luxembourg, une des lignes les plus fréquentées de France

Les transports, notamment les TER, font partie des compétences majeures de la Région. Nous nous sommes rendus à la rencontre des usagers du TER du “Sillon Lorrain”, entre Nancy et le Luxembourg, qui représente près de 12.000 voyageurs quotidiens.

L’organisation des Transports express régionaux (TER) représente l’une des principales compétences de la Région. Un sujet important, puisque près de 12.000 personnes empruntent chaque jour la ligne TER Nancy-Metz-Luxembourg. Rencontre avec des voyageurs réguliers ou occasionnels du “Sillon Lorrain”, entre Nancy et Luxembourg. Une ligne parfois saturée qui rencontre des pannes et retards fréquents.

Il est 06h46 en gare de Metz. Les haut-parleurs de la SNCF annoncent le départ imminent du TER n°88712 en provenance de Nancy, en direction du Luxembourg. Cette ligne de TER, Catherine Pion la connaît par cœur. Comme chaque matin, du lundi au vendredi, la frontalière monte dans le train de 6h58, en gare de Maizières-lès-Metz. Cette Lorraine a déjà fait 40 minutes de route depuis chez elle pour rejoindre la gare, avant d’emprunter le TER pour se rendre sur son lieu de travail, un bureau d’études de génie civil, à Luxembourg-Ville. Hagondange, Uckange, Thionville, Hettange, Howald, les arrêts défilent pour une arrivée à Luxembourg-Ville à 07h45. Le train est à l'heure aujourd'hui, mais cela n'est pas tous les jours le cas.

Catherine est aussi membre du bureau de l'Association des voyageurs des usagers du TER Metz-Luxembourg (AVTERML). L’objectif de son association, améliorer les conditions de transport des frontaliers sur cette ligne saturée et faciliter le dialogue entre les usagers et la SNCF et la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois (CFL).  

Sur les quinze derniers jours, on a eu des bagages abandonnés, des soucis de signalisation, des personnes aux abords des voies, un incendie dans les talus à proximité d’Hettanges, une panne de passage à niveau ou encore la panne d’un train.

Catherine Pion, frontalière et membre du bureau de l'Association des voyageurs des usagers du TER Metz-Luxembourg (AVTERML)

LE TER Nancy-Metz-Luxembourg en heure de pointe, c’est 660 personnes assises par train et parfois 200 à 300 debout hors Covid-19. Si la ligne connaît des améliorations significatives ces dernières années, de nombreux problèmes restent à déplorer, selon Catherine Pion: “Sur les quinze derniers jours, on a eu des bagages abandonnés, des soucis de signalisation, des personnes aux abords des voies, un incendie dans les talus à proximité d’Hettanges, une panne de passage à niveau ou encore la panne d’un train”. Pour être tenus informés des pannes ou problèmes relatifs à leur TER, les usagers ont obtenu en 2019 la création d’un compte Twitter spécifique à la ligne Nancy-Metz-Luxembourg. “Une grosse avancée qui permet aux voyageurs d’être tenus au courant en direct”, selon l’AVTERML.

De l’absence de contrôleurs à bord sur certains trains, en passant par les soucis de correspondance ou encore les problèmes d’aiguillage, la frontalière a bien des reproches à faire à sa ligne de TER. Hors de question pour autant d’arrêter de prendre le train : “Il se passe quand même de belles choses à bord et c’est quand même plus tranquille que la voiture. Il fut un temps, on faisait même la galette des rois dans le train”.

Ça fait quinze ans que je prends ce TER, la voiture me ferait partir aux heures de pointe, cela me prendrait deux heures avec les embouteillages et c’est dangereux. Dans le train, je peux lire, corriger mes copies et travailler, ce que je ne peux pas faire dans une voiture.

Cathie, frontalière enseignante de français au Luxembourg

Un avis que partage Cathie, une enseignante de français au Luxembourg: “On y fait des rencontres sympa, on discute, même si ça n’arrive pas tous les jours, on croise des amis d’enfance par hasard”. Cette Messine se rend trois jours par semaine dans le Grand-Duché et préfère, malgré les retards et les pannes, le TER à la voiture: "Ça fait quinze ans que je prends ce TER, la voiture me ferait partir aux heures de pointe, cela me prendrait deux heures avec les embouteillages et c’est dangereux. Dans le train, je peux lire, corriger mes copies et travailler, ce que je ne peux pas faire dans une voiture”.

Même constat du côté d’Amandine, une Messine de 23 ans, qui vient de signer un CDI au Luxembourg. La jeune juriste est une habituée du trajet : “Il y a parfois des retards ou des grèves dans le TER mais je préfère largement ce moyen de transport aux autres options. Avant je venais en voiture, mais l’A31 c’est une catastrophe, il y a beaucoup trop de bouchons, des accidents et ça revient trop cher”. Un moyen de transport plus économique que la voiture, surtout depuis que côté Luxembourg, le TER est devenu gratuit. L'abonnement mensuel d’Amandine est passé de 130 euros mensuels à 60 euros. Côté français, la gratuité des transports en commun, proposée par certains candidats, divise toujours.

Avec ses 1.700 trains par jour, le Grand Est dispose de l’offre la plus dense, après la région parisienne. Contactée par la rédaction, la SNCF n’a pas souhaité donner suite à notre demande d’interview.

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