Si à Nancy, seul le port du masque est obligatoire, à Metz, il faut également présenter un pass sanitaire pour fréquenter les différents marchés de Noël. Un protocole qui permet à ces événements d'avoir lieu, mais la fête risque d'être gâchée. La fermeture plane en raison de la cinquième vague.
A Metz et Nancy, les marchés de Noël ont ouvert ce vendredi. Si les chalets ont fait leur apparition, le rendez-vous n’échappe pas aux contraintes sanitaires. A Metz, le port du masque est obligatoire et le pass sanitaire est également exigé à l’entrée de chaque site pour les personnes de plus de onze ans. "Cela s’explique par la situation sanitaire, c’est évident" explique Gilles Bohr, le président de la Fédération des commerçants de Metz, "il n’y a pas de jauge mais vous avez obligation de présenter votre pass pour pouvoir entrer. Pour l’instant, la fréquentation est au rendez-vous et ça ne freine pas l’envie des visiteurs de venir sur les marchés. Les gens sont rodés, ce n’est pas comme si tout leur était imposé par surprise, à la dernière minute. Il y a parfois des files d’attentes et on attend patiemment. L’idée, c’est de leur demander de préparer leur pass pour que ce soit plus fluide."
Le pire des scénarios, c’est l’accélération de cette cinquième vague qui pourrait entraîner une fermeture du marché
Masques et pass sanitaire, Metz joue la prudence dans un contexte où la menace Covid refait surface. En Moselle, on est loin des situations allemandes où les annulations se multiplient pour tenter de contenir le rebond de l’épidémie. En Sarre voisine, où le taux d’incidence progresse malgré un niveau de vaccination élevé, plusieurs marchés de Noël comme celui de Sarrebruck ont décidé de tout annuler. "Le pire des scénarios, c’est l’accélération de cette cinquième vague qui pourrait entraîner une fermeture du marché" reconnaît Gilles Bohr, le président de la Fédération des commerçants de Metz, "on n’en est pas là mais tout peut arriver. On fait des points réguliers avec la Préfecture, on fait le dos rond. Chaque jour gagné, on s’en félicite… La mise en place n’a déjà pas été facile et on souhaite vivement que le marché de Noël de Metz aille à son terme mais on est tout à fait conscient des problématiques auxquelles on risque d’être confronté. Le plan B est difficilement concevable pour l’instant mais tout peut arriver, on le sait." Tout sera indexé sur le taux d’incidence.
Sur les différents sites de Metz, les allées ont par ailleurs été élargies pour permettre un flux meilleur et une distanciation raisonnable.
A Nancy, pas de pass sur les marchés
À Nancy, la ville a annoncé que le masque serait obligatoire pour assister au grand défilé de la Saint-Nicolas où plusieurs dizaines de milliers de visiteurs sont attendus. Ce masque sera également obligatoire sur les marchés de Noël, mais pas de pass sanitaire. Contrairement à Metz, les sites ne sont pas barriérés. Seuls les clients des espaces de restaurations, sur les chalets terrasses, devront le présenter.
La crainte, en raison de la dégradation des conditions sanitaires, c’est la mise en place de mesures plus restrictives. "Le pire serait de devoir fermer les différents sites" explique Sébastien Duchowicz, le président des Vitrines de Nancy, "dans un autre cas, on pourrait avoir l'obligation du pass sanitaire pour accéder sur chaque site, ce qui serait relativement gênant pour l'organisation générale, à la fois humaine et financière."
Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de nous
"Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de nous" admet le patron des commerçants Nancéiens, "le port du masque s’applique pour les visiteurs mais aussi les commerçants. La seule peur que l’on pourrait avoir, c’est que cette crise sanitaire s’envenime et qu’on soit obligé d’avoir des restrictions plus drastiques pour l’organisation de ces villages. On est anxieux et on scrute le taux d’incidence qui augmente. La crainte, c’est qu’on soit obligé de fermer nos villages courant décembre."
Les gestes barrières seront-ils suffisants pour ne pas subir le scénario catastrophe de la fermeture ? La tendance est pour le moment très incertaine même si la France voit son taux d'incidence remonter progressivement depuis plusieurs semaines. Mais une accélération de la progression du taux d’incidence pourrait sérieusement jouer les trouble-fêtes. Comment se traduira-t-elle en Lorraine, difficile à dire. Seule certitude, "cette 5e vague, elle démarre de façon fulgurante", a alerté dimanche 21 novembre 2021, le secrétaire d'État Gabriel Attal, invité sur Europe 1. "On voit qu'il y a une augmentation très forte des contaminations."