Cette infirmière fait un tour de France des hôpitaux pour dénoncer les conditions de travail

Raphaëlle Jean-Louis est infirmière. Elle a travaillé plusieurs années à l'hôpital. Confrontée à des conditions de travail difficile, elle a préféré s'installer en libéral. Elle fait un tour de France des hôpitaux en marchant pour espérer faire changer les choses. Sa prochaine étape est prévue dans la Marne en avril.

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"J'avais envie de marcher pour nos conditions de travail, faire quelque chose sans que ça soit une manifestation." Raphaëlle Jean-Louis multiplie depuis l'été 2022 les marches partout en France pour alerter sur la situation des soignants à l'hôpital.

Elle est aujourd'hui infirmière en libéral, mais elle a tout d'abord travaillé à l'hôpital, après ses études menées à Reims, dans la Marne. "Je sais ce que c'est que d'être infirmière à l'hôpital et dans les structures extra-hospitalières. Il y a aussi les Ehpad ou les centres psychiatriques où il y a des conditions à améliorer", explique-t-elle.

Au fil de ses déménagements, elle a pu exercer dans la Marne, la Loire-Atlantique ou encore la Normandie. "On n'est pas assez de soignants dans les services pour le nombre de patients qu'on a à gérer. Dans les Ehpad, on est parfois seule infirmière avec cent résidents. Ça, ce n'est plus possible. Il faut mettre de l'argent dans la santé, c'est primordial", affirme Raphaëlle Jean-Louis.

Un livre écrit en 2018

Ses différentes étapes relient à chaque fois deux centres hospitaliers. Après Rennes-Nantes, Toulouse-Carcassonne, ou encore une étape en Martinique, elle a prévu de relier Reims à Châlons-en-Champagne le week-end du 8 et 9 avril.

"La Champagne-Ardenne, c'est primordial. C'est là où tout a commencé, où j'ai tout appris de ce métier. Je ne pouvais pas faire ce tour des hôpitaux sans passer par cette région", glisse-t-elle. Elle espère pouvoir échanger avec les soignants, comme elle a pu le faire jusqu'ici. Elle compte aussi profiter de la caisse de résonance que peuvent avoir les réseaux sociaux pour sensibiliser le grand public.

La jeune femme est l'autrice d'un livre paru en 2018, dans lequel elle raconte son parcours. Dans Diplôme délivré(e), parole affranchie d'une étudiante infirmière, paru aux éditions Michalon, elle se confie sur la maltraitance et le harcèlement qu'elle explique avoir subi pendant ses stages.

Suite à la parution de cet ouvrage, elle avait été reçue à l'Élysée par une conseillère du président. Depuis, la crise du Covid a mis encore davantage en avant les difficultés des soignants.

Un long métrage en projet

Selon elle, les annonces du Ségur de la santé n'ont pas apporté de réponses suffisantes aux difficultés. "Il n'y a pas forcément eu d'améliorations sur le fond. La première chose qu'on demande au gouvernement, c'est d'augmenter le nombre de soignants et de nous donner la possibilité de travailler convenablement."

Elle a pour projet de réaliser un long-métrage de fiction dont elle a déjà écrit le scénario. "On va suivre une étudiante qui découvre le milieu hospitalier, avec tous les corps de métiers différents. On va comprendre la chaîne du système de santé et essayer de découvrir la beauté du métier, mais aussi sa difficulté."

Ce passage par la fiction est nécessaire, selon elle, pour pouvoir raconter au mieux la réalité du métier. "Quand on fait un documentaire, les services se préparent, croyez-moi. Ils ne vont dire que des belles choses." Après sa marche dans la Marne, la jeune femme a prévu de marcher d'avril à mai du palais de l'Élysée, à Paris, jusqu'à Cannes, où aura alors lieu le célèbre festival de cinéma.

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