Châlons-en-Champagne : les employés du Conforama de Saint-Memmie craignent pour leurs indemnités de licenciement

À Saint-Memmie (Marne), la vingtaine de salariés de Conforama licenciés pour motif économique attend encore les indemnités négociées lors du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Mais ces dernières semblent compromises par la situation de leur entreprise fragilisée par le covid-19. 

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Ils savaient que ce n'était qu'une question de temps. Les employés de Conforama à Saint-Memmie ont appris en juillet 2019 que leur magasin allait fermer. L'enseigne, en grandes difficultés financières, avait dû se séparer de 1.900 employés sur 9.000 et 42 magasins (dont 10 Maison Dépôt). Parmi eux, celui de la Marne qui comptait une vingtaine de salariés. 

Ce n'est que quelques mois plus tard, pendant le confinement entamé le 17 mars 2020, qu'est advenue la fermeture définitive. "Tout a été vidé, assure Sylvie Dupont, déléguée CGT Conforama de Saint-Memmie. L'enseigne ne reste ouverte que pour le retrait des derniers achats."

L'affaire ne s'arrête pas là pour les salariés marnais. Le covid-19 a fortement dégradé la situation de l'entreprise, qui a fait appel au Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) pour obtenir un prêt garanti par l'État, un dispositif mis en place pour les entreprises qui ont souffert de la crise sanitaire. Ce prêt devait être finalisé lors d'une réunion le 15 mai mais "la BNP Paribas a boycotté cette réunion sans fournir aucune autre explication", indique la CFE-CGC pour qui, sans ce prêt, "il n’est question que de jours de survie" pour l'entreprise. "Il faut que la BNP revienne, tranche Sylvie Dupont. D'autant que l'État garantit à hauteur de 90% ce prêt." Selon nos informations, la direction se bat pour obtenir cet argent et garantir la pérennité de l'entreprise.
 

Des indemnités dépassant les 40.000 euros en suspens

Après l'annonce de la fermeture des 42 magasins dont celui de Saint-Memmie, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) avait été négocié entre Conforama et les syndicats. Mais ces derniers craignent que l'inaction de la BNP compromettent leurs indemnités, qui garantissaient "1,1 salaire mensuel par année d'ancienneté aux salariés licenciés pour motif économique", selon Sylvie Dupont. "Sans le PSE, nous n'aurons que le minimum."

La perte est énorme pour les grosses anciennetés. Cela peut aller jusqu'à 40.000 euros pour des employés et monter encore plus pour les cadres. 
- Sylvie Dupont, déléguée syndicale CGT.


Et la représentante syndicale d'ajouter : "Sur Saint-Memmie, certains sont là depuis l'ouverture il y a 20 ans. Malgré la fermeture de notre magasins, nous restons solidaires de nos collègues. Ça fait mal de voir une enseigne pour laquelle vous avez donné dans cette situation."
 
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