Conseil national de la refondation : "bien vieillir est d'abord une question sociétale", indique le ministre Jean-Christophe Combe

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, doit lancer dans l'après-midi le premier atelier citoyen dans le cadre du Conseil national de la refondation sur le bien-vieillir. Avant ce déplacement, nous l'avons interrogé sur ce dispositif.

Le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes Handicapées, Jean-Christophe Combe sera à Châlons-en-Champagne, dans la Marne, ce vendredi 4 novembre pour lancer dans l'après-midi le premier atelier citoyen dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) sur le bien vieillir. Avant cela, il a répondu aux questions de Clément Pravaz dans le 12/13 de France 3 Champagne-Ardenne. 

  • Quels sujets seront abordés lors de cette concertation ?

Jean-Christophe Combe : On va aborder de nombreux sujets qui touchent au quotidien des Français. On va parler de l'accès aux Ehpad, des services à domicile, du quotidien, de l'adaptation de la ville au vieillissement. On va parler des métiers aussi, du fait qu'on a des difficultés d'attractivité et de recrutement dans les métiers du bien vieillir. On va parler aussi de lien social, de citoyenneté. Bref, de la place des personnes âgées dans notre société.

En 2030, un tiers de la population française aura plus de soixante ans.

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités

  • Qu'entendez-vous par le terme bien vieillir ?

Je le dis souvent. Bien vieillir, ce n'est pas qu'une question d'âge. Ça commence dès la naissance. L'idée est d'accompagner le vieillissement de notre population. En 2030, un tiers de la population française aura plus de soixante ans.

Les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Notre population va vieillir, ça va s'accélérer. L'idée est de prévenir la perte d'autonomie, aider les personnes et adapter la société à ce vieillissement.

  • Il y a à peine trois ans était lancé le grand débat national. Il en est ressorti un rapport sur le grand âge avec dix propositions concrètes. Est-ce que ce Conseil national de la refondation, ce n'est pas une redite, une énième concertation ? Est-ce qu'il ne faudra pas plutôt passer à l'action ?

Non, c'est justement une méthode pour produire un plan d'action avec les personnes qui sont concernées sur le terrain. C'est quelque chose d'extrêmement concret justement pour fermer cette page de grande concertation. On a déjà fait tous les constats, maintenant il faut qu'on passe aux solutions et qu'on les mette en œuvre extrêmement rapidement.

C'est à nos citoyens de choisir comment ils veulent vieillir.

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités

C'est important de le faire avec les gens qui sont sur le terrain parce que tous ces constats, toutes ces études ont été faites par des spécialistes dans le cadre des établissements médico-sociaux.

Or, je considère que la question du bien vieillir est d'abord une question sociétale. C'est à nos citoyens de choisir comment ils veulent vieillir demain et quelles sont les priorités pour adapter notre société au vieillissement.

  • Vous parlez de solutions. Concrètement, qu'allez-vous proposer pour faire face aux problèmes du grand âge ?

On va travailler d'abord à l'adaptation de la société, de la ville. C'est le transport, c'est l'adaptation des logements, c'est comment on améliore les services d'aide et de soins infirmiers à domicile, comment on permet aux Français de vieillir chez eux.

La très grande majorité des Français veulent vieillir chez eux. C'est aussi comment on améliorer la médicalisation, le service dans les Ehpad. On a vu que ce n'était pas toujours garanti, donc c'est une priorité pour nous.

Il faut qu'on arrive à recruter des jeunes et leur donner envie de s'engager.

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités

On va travailler aussi à la place des personnes âgées dans notre société, parce que c'est une vraie chance d'avoir des personnes qui vieillissent dans notre pays pour transmettre, pour éduquer, pour créer du lien social. Aujourd'hui, plus de la moitié des bénévoles dans nos associations ont plus de soixante ans. C'est important aussi pour promouvoir une société de l'engagement.

Et puis on va travailler aussi à la question des métiers. Je l'ai dit, on a des problèmes d'attractivité. Il faut qu'on arrive à recruter des jeunes et leur donner envie de s'engager, de travailler à l'accompagnement et aux soins des personnes qui vieillissent dans notre pays.

  • Combien vont coûter toutes ces actions et où allez-vous trouver les financements ?

Je vous rappelle qu'il y a deux ans, on a créé la cinquième branche de la Sécurité sociale qui est déjà dotée. Dans quelques années, c'est presque 50 milliards d'euros qui seront consacrés à la perte d'autonomie. D'ici deux ans, on va prendre une partie de la CSG [contribution sociale généralisée, ndlr] pour renforcer le financement de cette branche autonomie.

Cela fait partie des questions qu'on va aborder dans le cadre de ce CNR. On regardera s'il faut aller plus loin, s'il faut aussi avoir recours à des financements privés par exemple assurantiels. On va travailler toutes ces questions pendant les quelques mois de ce conseil national de la refondation.

  • C'est votre deuxième déplacement dans la Marne en une semaine. Vous êtes originaire de Sainte-Menehould. À long terme, seriez-vous intéressé par un mandat d'élu dans la région ?

Ce que je sais, c'est que j'ai envie d'aider mon département. J'y suis né, j'y ai grandi, j'y ai des attaches. Je pense que c'est un département dynamique. En tant que ministre local, j'ai envie d'accompagner le développement de ce département.

  • Par exemple, la mairie de Châlons-en-Champagne pourrait vous intéresser à terme ?

Je n'ai pas de mandat particulier. Aujourd'hui je travaille avec les élus du territoire, avec le président du conseil départemental, avec le maire de Reims, avec le maire de Châlons pour développer ce territoire.

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