L’une a été créée en 2012, c’est "Monsieur Charli", l’autre il y a un an, c’est "Lisy Bijoux". Les deux gérantes originaires de la Marne sont convaincues qu’aujourd’hui, l’e-commerce, c’est l’avenir. La crise sanitaire en a apporté la preuve.
Virginie Lépron est chalonnaise. Après avoir travaillé plusieurs années, comme directrice de collections pour un industriel du textile à Lyon, l'entreprise Chamatex, elle a décidé de se mettre à son compte, en 2012. Elle est depuis gérante, de Monsieur Charli, une entreprise, installée à Chalons-en-Champagne, dans la Marne, spécialisée dans les écharpes et accessoires de mode pour homme. Elle aime se présenter comme un chef d’orchestre, faisant appel en "freelance" à des graphistes, commerciaux, photographe, développeur.
"C’est indispensable d’être sur internet", dit-elle. "Il faut y exister. Dès son lancement, Monsieur Charli était sur internet. Mais, c’est un investissement. Cela demande du temps, du travail et de l’argent. Il faut compter 3 à 10.000 euros pour créer un site, plus de belles photos. Il faut aussi rémunérer les influenceurs. Un influenceur qui a 20.000 "followers" coûte au minimum 500 euros. Mais, attention, le site ne doit pas être qu’une vitrine. Cela doit être un site de ventes intégré. Il faut faire vivre la marque, son univers, raconter une histoire. Tous les six mois, je suis une formation pour savoir comment rédiger, savoir où mettre les mots. C’est le plus compliqué. Je m’entraîne à écrire une heure chaque jour".
"S'il y a un nouveau confinement, c'est l'e-commerce qui nous sauvera !"
Une bouée de sauvetage face au confinement
Virginie Lépron commercialise quelque 3.000 pièces par an. Au début, les ventes en ligne, représentaient 20% de son activité. Avec l’arrivée de la pandémie, ces ventes sont montées à près de 30%. Elle en est convaincue : "S’il y a un nouveau confinement, c’est l’e-commerce qui nous sauvera ! Tous nos revendeurs parisiens ont fermé, car avec les loyers, ça n’était pas tenable. En province, les commerçants ont mieux tenu, car les maires ont joué le jeu en leur apportant des aides. Quant aux achats en ligne, ils ont eu lieu sur les petits sites, plutôt que chez Amazon... On ne veut pas que nos revendeurs meurent, avec cette crise sanitaire dont on ne connaît pas la fin. Alors, sur le site, on parle d’eux, et on conseille d’aller acheter chez eux, dans telle ou telle ville. Et comme il n’y a plus de salons professionnels, une plateforme met en relations les marques avec les boutiques". C’est bientôt la Saint Valentin (le 14 février). Une occasion de stimuler les ventes, en magasin ou sur internet. La chalonnaise, pour sa part, a cru, dès le début, à la nécessité de faire du commerce en ligne, ce n’est certainement pas aujourd’hui, qu’elle va y renoncer.
"Le commerce en ligne est une facilité pour continuer une vie active et conserver sa liberté."
Le commerce en ligne, pour une deuxième carrière
Muriel Chauvet et son époux étaient viticulteurs, à Chaumuzy, près de Reims, dans la Marne. Mais quand leur fils a repris l’exploitation de deux hectares, il y a un an, il n’a pas été question pour celle, qui aujourd’hui est la co-gérante de Lisy Bijoux, de s’arrêter de travailler. "C’est presque parti d’une boutade", raconte-t-elle. "J’ai donc, avec mon mari, ouvert une boutique en ligne de bijoux fantaisie. On voulait être libre, donc pas question d’ouvrir une boutique physique". Même si les bijoux ornés de cristaux ont le vent en poupe, Muriel Chauvet reconnaît que les débuts, "ont été compliqués, avec la crise sanitaire. Mais, ça a bien fonctionné, et les ventes ont décollé, au moment des fêtes de fin d’année. C’était le top !", dit-elle.
"Les gens avaient besoin de se rassurer par des achats compulsifs, pour se faire plaisir. J’enregistrais 100 à 200 commandes par jour, en moyenne des achats de 45 euros. Les commandes venaient de partout, Paris, sud de la France, Monaco, de Belgique aussi. Je m’étais dit que, si au bout d’un an, ça ne fonctionnait pas, ça m’aurait juste coûté le stock. J’ai 60 ans, et maintenant, je suis partie au moins pour dix ans. Je n’ai pas l’intention d‘arrêter. Le commerce traditionnel, c’est contraignant. Le commerce en ligne est une facilité pour continuer une vie active et conserver sa liberté. Et avec la situation actuelle, le e-commerce, c’est l’avenir". Muriel Chauvet a signé un contrat avec la maison Swarovski, dont elle commercialise les produits. Pour l’ouverture de son site de ventes en ligne, cette société l’a accompagnée en lui fournissant des photos, des descriptifs, et en installant sa bannière sur leur site. Une aide précieuse, car il ne suffit pas de quelques clics, pour ouvrir un site.