Les villes de Champagne-Ardenne sont particulièrement touchées par le problème des locaux commerciaux vides, selon un rapport publié jeudi. Ainsi à Sedan, plus de 15% des commerces ne trouvent pas preneurs.
Le taux de vacance commerciale - les locaux commerciaux ne trouvant pas preneurs - ne cesse de s'accentuer depuis plusieurs années en France. Il a atteint en 2015, les 10,4% sur l'ensemble du territoire contre 6,1% en 2001, selon le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) en collaboration avec l'Institut pour la ville et le commerce publié jeudi.
En Champagne-Ardenne, c'est Sedan qui est la plus touchée avec un taux de vacance supérieur à 15%. La moins touchée est Reims avec un taux compris entre 7,5 et 10%.
Ce mouvement est particulièrement marqué dans les villes moyennes, avec un taux de vacance qui dépasse les 10% dans 55% d'entre elles. Mais ce phénomène de dévitalisation commerciale est aussi global, avec 87% des centre-villes français qui ont vu leur taux de vacances commercial augmenter entre 2001 et 2015.
En France, certaines villes sont particulièrement touchées comme Béziers, où 24,4% des locaux commerciaux ont baissé le rideau, Châtellerault (22,5% de vacance), Forbach (21,9%), Saint-Brieuc (18,9%) ou Montélimar (18,4%).
Ce phénomène est causé par différents facteurs, liés d'une part à l'attractivité générale des villes (perte de population, tissu économique fragile, accessibilité...), mais aussi à la "structuration" du tissu commercial (notamment la prédominance des parcs d'activités commerciaux en périphérie, qui concurrencent les petits commerces des centres) et à des problématiques fiscales ou immobilières (loyers, taxes...).
Inquiète de ce phénomène, la secrétaire d'Etat au Commerce, Martine Pinville, et les ministres du Logement, Emmanuelle Cosse, et de l'Aménagement du territoire, Jean-Michel Baylet, avaient mis en place en février une mission pour revitaliser les commerces de centres-villes.
Cette dernière a rassemblé dans un rapport 16 propositions pour notamment réformer le cadre réglementaire de l'urbanisme commercial ou mieux coordonner les actions publiques et privées afin de redynamiser les centres-villes.
1 million d'euros débloqué
Le gouvernement va débloquer une enveloppe d'un million d'euros pour financer les stratégies de développement urbain et lutter contre la désertification commerciale d'un certain nombre d'agglomérations de taille moyenne.Un million d'euros du FISAC (Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce) va "financer dès que possible les stratégies de développement urbain, les nouveaux partenariats entre les acteurs publics et privés, et le développement du management de centre-ville", a dit Mme Pinville lors d'une conférence de presse.
Elle préconise "d'intégrer le commerce de centre-ville au sein des stratégies d'urbanisme dans leur globalité", notamment dans les schémas de cohérence territoriale, les plans locaux d'urbanisme intercommunal et les schémas régionaux d'aménagement du territoire.
La secrétaire d'Etat prévoit de réunir fin novembre une commission de concertation du commerce, dont une thématique sera consacrée aux centre-villes. Des Etats généraux du développement des centres-villes devraient également avoir lieu début 2017.