Un Britannique a été contrôlé par la gendarmerie alors qu'il performait un excès de vitesse de 253 km/h près de Châlons-en-Champagne (Marne). C'était le lundi 6 juin, date à partir de laquelle le conducteur s'est vu confisquer son permis et sa voiture.
Ce n'est pas parce qu'on la surnomme l'autoroute des Anglais qu'il est possible d'y faire n'importe quoi. Un Britannique y a été "flashé" à 253 km/h, près du double autorisé.
Les faits se sont produits le lundi 6 juin 2022. C'est à dire le lundi de Pentecôte (non-férié au Royaume-Uni), et le lendemain de la date de fin du jubilé de platine de la reine Elizabeth II (qui, lui, donnait lieu à une série de jours fériés).
L'escadron départemental de sécurité routière de la Marne (EDSR51) était posté sur l'A26. Le ressortissant britannique remontait depuis Troyes, et a été intercepté vers 17h30 à hauteur de Saint-Gibrien (Marne, voir sur la carte ci-dessous).
Le capitaine Stéphane Mougin, commandant en second de l'EDSR51, a tout raconté à France 3 Champagne-Ardenne. "C'était une opération fixe de gestion des flux de retour de week-end. De façon à éventuellement sanctionner les auteurs d'infractions, mais aussi faire de la prévention. Vu que ce week-end avait vocation à être un peu plus chargé que les autres week-ends..." Avec la Pentecôte, il durait effectivement trois jours.
Son permis (britannique) lui a été confisqué immédiatement. C'est le cas "dès qu'un excès de vitesse supérieur à 40 km/h est constaté. Cette retenue est prévue pour une durée de 72 heures. Pendant cette durée, le préfet va prendre un arrêté pour lui interdire de conduire sur le territoire français, et suspendre le permis."
L'Aston Martin à la fourrière
Une "forte consignation" a été demandée, dont le montant n'a pas été dévoilé par le gendarme "car elle est décidée par le magistrat et c'est donc une décision de justice". France 3 Champagne-Ardenne est tout de même en mesure de dévoiler qu'elle atteint au moins plusieurs centaines d'euros. "C'est un gage pour que la personne soit présente ensuite devant la juridiction de jugement." Dans ce présent cas, le tribunal de police de Châlons, compétent pour les contraventions comme celles-ci.
Le véhicule se trouve "chez un fouriériste agréé, pour une durée de sept jours. C'est à dire que les gendarmes lui ont retiré également le véhicule : c'est une mesure d'urgence, transitoire. Pendant ce délai, le procureur de la République aura tout loisir de confisquer le véhicule en attendant le jugement, ou de le faire définitivement à son issue."
Le procureur de la République aura tout loisir de confisquer le véhicule.
Capitaine Stéphane Mougin, commandant en second de l'escadron départemental de sécurité routière de la Marne (EDSR51)
Après le procès, l'Aston Martin pourrait donc faire l'objet d'une "vente au domaine". C'est à dire qu'elle intégrerait le parc automobile d'une administration française qui en aurait besoin (comme la gendarmerie), ou qu'elle serait vendue aux enchères au bénéfice de l'État. Mais la justice n'ira pas forcément jusque là : même si "la faute est très importante", il n'y a pas non plus eu d'accident.
Le conducteur "très pressé de rentrer chez lui" encourt une amende de cinquième classe, mais pas que (elle peut monter à 3.000 euros). La législation prévoit aussi la confiscation éventuelle du véhicule, une restriction du droit à circuler (permis), et des peines complémentaires comme un stage de sensibilisation. En outre, le Britannique a déjà été puni en devant payer le taxi pour regagner sa patrie, selon les gendarmes.
Au mois d'avril, une autre "performance" avait été relevée dans le département. Elle concernait la voiture de Florian Philippot, mais "juste" à 170 km/h. Et pas plus tard que la veille du lundi de Pentcôte, une Porsche conduite par une Irlandaise a été flashée sur l'A26 (mais dans l'Aube), à 217 km/h : elle a aussi été privée de permis, mais dans ce cas, le passager a pu reprendre la route au volant du véhicule.