Un sondage réalisé par l’institut Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot publié ce mercredi 19 août 2020 montre que de plus en plus de Français sont mobilisés pour la cause animale. Parfois trop mobilisés d’après une association châlonnaise de protection animale.
Expérimentation animale, vente d’animaux encadrée, interdiction de la chasse à courre, de l’élevage en cage, méthode d’abattage, etc. Dans le sondage de l’Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot, publié ce mercredi 19 août 2020, les Français interrogés ont pris position à plus de 70 % en faveur des animaux sur ces questions de bien-être animale.
Une excellente nouvelle pour l’association châlonnaise de protection animale, le Refuge ACPA Fagnières, qui constate elle aussi une vraie implication de la population pour la cause animale. "Je suis bénévole depuis douze ans pour cette association et aujourd’hui on constate une vraie différence. Les gens sont de plus en plus impliqués pour les animaux," explique Luc Dehaudt, un bénévole.
70 % de dénonciations pour mauvais traitements injustifiées sur un an
Une implication de plus en plus forte qui impliquerait de plus en plus de dérives de la part de certains militants de la cause animale d’après lui. "Nous devons gérer de plus en plus de dénonciations calomnieuses. Sur un an, nous en avons environ une centaine. Nous envoyons toujours nos enquêteurs sur place et nous constatons ces dernières années que seuls 30 % d’entre elles sont justifiées. Les autres sont soit injustifiées, soit un règlement de compte entre voisins", détaille le bénévole. Avant de rajouter : "Nous sommes très heureux de voir l’évolution des mentalités concernant la cause animale. Mais les dénonciations calomnieuses ou sur un coup de tête peuvent nous faire perdre un temps précieux pour des dossiers plus importants."
"On voit des choses affreuses au quotidien, des animaux dans des cages dans le noir et sans possibilité de lever le train arrière, par exemple. Ce sont des dossiers importants à traiter pour nous, ils nécessitent généralement le déplacement des forces de l’ordre car nous ne sommes pas bien reçus sur place et nous ne pouvons pas prendre un animal comme ça à son propriétaire. Alors quand, par exemple, un couple de personnes âgées nous appelle, car il voit un chien toujours dehors devant une maison sans s’en approcher et nous fait nous déplacer pour ce qui s’avère être une statue … C’est chronophage et ça nous empêche de travailler sur des dossiers plus importants", se désole Luc Dehaudt.On nous a appelés pour une statue de chien
"Une forme de radicalisme qui se développe"
"Si un chien reste assis deux heures au soleil à la sortie d’un centre commercial, nous sommes appelés. Si un éducateur canin utilise une méthode qui ne correspond pas aux attentes de certains de ses clients, nous sommes appelés. Certaines personnes vont même jusqu’à nous reprocher au refuge de ne pas mettre la clim dans les boxes des gros chiens l’été, alors que nous mettons des canisses pour les protéger du soleil, ainsi que de petites piscines pour enfants pour qu’ils puissent se rafraîchir. Nous faisons au mieux, mais il y a une forme de radicalisme qui se développe depuis quelques années", confie-t-il.Si l’association se réjouit de l’intérêt grandissant porté à la cause animale par les Français, elle tire aussi la sonnette d’alarme concernant les comportements qu’elles dénoncent comme radicaux. "Nous voulons bien évidemment un meilleur traitement au sein des élevages et dans les abattoirs, mais nous ne valideront jamais les destructions de certains commerces par des militants de la cause animale," explique le bénévole.
"Nous sommes contre l’utilisation des animaux à des fins commerciales ou des spectacles. Mais il faut reconnaître que certains parcs animaliers ou zoo garantissent également la survie de certaines espèces en toute sécurité. Il y a toujours un paradoxe flagrant entre les appels au boycott de ces lieux peu importe le traitement des bêtes là-bas, et les naissances qui y ont lieu qui émerveillent tout le monde à ce moment-là. Nous voulons juste plus de mesure et de logique chez les défenseurs des animaux activistes ou non. Pour pouvoir continuer de protéger les bêtes sur le terrain dans les meilleures conditions possibles," conclue-t-il.
Le Refuge ACPA Fagnières espère que le nombre de dénonciations calomnieuses baissera et leur permettra de se consacrer pleinement aux vrais cas de maltraitance ou d’abandon et ainsi sauver un maximum d’animaux.