Les agriculteurs marnais ont manifesté devant la préfecture, à Châlons-en-Champagne ce lundi. En cause, leur crainte des accords commerciaux qui pourraient être signés entre l'Union européenne et l'Amérique latine.
Les agriculteurs se sont réunis devant la préfecture à Châlons-en-Champagne ce 19 février. Le but : mettre la pression sur les négociations internationales qui commencent au Paraguay à propos le traité Mercosur, qui existe depuis les années 1990. Un traité pourrait être signé fin mars prochain.
Un traité de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et l'Amérique du Sud, qui permettrait sans contrôle de douanes de faire entrer de la viande bovine dont la production serait interdite en France. En d'autres termes : l'UE veut ouvrir son marché intérieur à 99 mille tonnes de viandes bovines sud-américaines, "soit un quart de la production française", estime Carole Meyer, représentante syndicale de la FDSEA.
Des différences de normes
Pas de quoi réjouir la filière locale. Les exploitants s'inquiètent pour leur propre économie, pour la qualité de la viande importée. En Amérique latine, les normes sont en effet différentes.
La syndicaliste souligne les conditions de travail très différentes outre-Atlantique : les bêtes peuvent consommer des O.G.M (organismes génétiquement modifiés) et des farines animales (interdites en Europe) ou encore des abattoirs nettoyés à l'eau de javel, technique proscrite au sein de l'UE.
s'inquiète Hervé Lapie, président de la FDSEA Marne.Ces accords nous inquiètent au plus haut point, car on demande aux agriculteurs français de répondre à des normes toujours plus drastiques. Et aujourd'hui, on va faire importer des produits qui ne respecte aucune de ces normes
Les betteraviers aussi concernés
Les représentants syndicaux entament donc des négociations avec le préfet marnais, et les betteraviers sont aussi de la partie. En effet, ils craignent de l'arrivée des Brésiliens, deuxième producteur d'éthanol mondial après les Etats-Unis, sur le marché européen.
Alors pourquoi se réunir devant la Préfecture ? "Sensibiliser le préfet, qui représente l'Etat", explique Carole Meyer. Car une fois le traité signé par l'UE –si tel est le cas-, il faut que les Etats membres le signent à leur tour. Les agriculteurs attendent alors une réponse claire de la part du chef de l'Etat.
Ils rencontreront les différents élus politiques le vendredi 23 février.