Municipales 2020 à Fagnières : ce qu'il faut retenir du débat de l'entre-deux tours

Le second tour des élections municipales se déroulera le dimanche 28 juin. À Fagnières (Marne), quatre candidats restent en lice. Ils ont débattu, ce mardi 16 juin, sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne. L'écologie et les quartiers populaires ont concentré l'essentiel des discussions.

Le 28 juin prochain, les Fagnièrots devront choisir entre quatre listes pour élire leur maire. Le maire sortant Alain Biaux (Europe Écologie-Les Verts) a décidé de ne pas se représenter. Son deuxième adjoint, Denis Fenat, est arrivé largement en tête du premier tour en réunissant 43,1% des suffrages exprimés.

Le candidat de la majorité sortante sera opposé au second tour à Sandrine Antunes (conseillère municipale divers droite, liste "Fagnières ensemble", 19,3%), Michaël Mauvais (sans étiquette, liste "Jaime Fagnières", 19,2%) et Thierry Besson, conseiller municipal et conseiller régional (Rassemblement national, 13,9%). Tous ont débattu, ce mardi 16 juin, sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne. Au fil des discussions, deux problématiques ont concentré l'essentiel des échanges et des préoccupations : l'écologie et l'intégration des quartiers populaires.
 

 

La seule commune écologiste de Champagne-Ardenne

Comptant près de 5.000 habitants, Fagnières est la troisième commune de la communauté d'agglomération de Châlons-en-Champagne. Elle reste la seule ville de Champagne-Ardenne ayant un maire écologiste à sa tête. Les problématiques environnementales s'annoncent déterminantes dans ce second tour et trouvent à Fagnières une illustration très concrète : la construction d'une route périphérique (un troisième tronçon sur la contournante) qui permettrait de désengorger la commune. Ce projet, qualifié de "vieux serpent de mer" par Michaël Mauvais, s'invite à chaque élection municipale "depuis 40 ans". Pour le candidat de la liste "J'aime Fagnières", les Fagnièrots attendent ce chantier depuis trop longtemps : "Il est temps qu'on en finisse avec ce dossier. J'y veillerai particulièrement en impliquant les autres collectivités locales (...) Il faut aller avec son bâton de pèlerin convaincre le Département et la Région de cofinancer ce projet parce que les transporteurs routiers qui traversent Fagnières du matin au soir apportent de la pollution."

Sandrine Antunes, candidate DVD, souscrit à cette idée en insistant sur le fait qu'il faudrait "absolument convaincre les autres élus de la communauté de communes". Selon elle, un boulevard périphérique favoriserait le développement économique de Fagnières "et des communes aux alentours", en permettant notamment de relier Vatry, dont l'aéroport "a été, durant l'épidémie, un souffle non seulement pour la Champagne-Ardenne, mais aussi pour la France".

Candidat du Rassemblement national, Thierry Besson abonde dans ce sens en citant l'exemple d'une entreprise : "Il faut une volonté politique. Fagnières ne se développera jamais si on n'a pas cette contournante. Il y a quelques années, il y a une boîte de bricolage qui devait s'installer (...) Quand ils ont vu qu'il fallait traverser Châlons, ils sont partis !"

Alors, quelle échéance la commune peut-elle espérer ? Si Denis Fenat, candidat EELV de la majorité sortante, n'a pu fournir de date précise, il assure "qu'un groupe de travail" se penche sur la question depuis 2018 : "L'étude environnementale est en route. Elle devrait aboutir d'ici fin août. La présentation aux élus est prévue au mois de septembre." Plusieurs parcours seraient étudiés, mais l'élu a précisé qu'un "coût irréaliste de 80 millions d'euros [avait] réfréné beaucoup de gens".

 

Du "zéro phyto" à la rénovation des bâtiments municipaux

Les quatre têtes de liste ont également détaillé leurs principales propositions en matière d'écologie. En assurant que ce domaine n'était pas "le monopole" d'Europe Écologie-Les Verts, Thierry Besson a notamment attaqué "la tonte raisonnée" observée dans la commune depuis plusieurs années. Cette pratique, qui protègerait la biodiversité en tondant les espaces verts moins souvent, génèrerait selon lui "des plantes très toxiques" représentant un danger pour les chiens et les chats.

Sandrine Antunes prône quant à elle le "zéro phyto" et une écologie qui passerait avant tout par l'éducation. "Les jeunes d'aujourd'hui sont les adultes de demain, a-t-elle clamé. Il faut faire des ateliers, créer un jardin pédagogique avec verger partagé, en partenariat avec l'école maternelle."

Unique candidat n'étant pas un élu sortant, Michaël Mauvais a égrainé plusieurs "axes prioritaire pour une Fagnières encore plus verte" : créer "zones de mini-forêts", assurer une "autonomie alimentaire à la cantine des écoles en installant des paysans biologiques sur le secteur communal", et mettre en place "une prime de 100 euros d'un vélo électrique et de 50 euros pour un vélo traditionnel".

À l'instar de l'ensemble des candidats, Denis Fenat a défendu l'idée que les économies d'énergie passeraient par "la rénovation du bâti municipal" : "L'école maternelle est déjà faite. Quant à l'école élémentaire des Tilleuls, cela a été voté au budget 2020."

 

L'intégration des nouveaux quartiers

Les quartiers populaires constituent l'autre grand dossier ayant cristallisé les débats de cet entre-deux tours. Selon l'Insee, depuis 2011, la population de Fagnières a augmenté de près de 500 habitants. Cet accroissement trouve notamment son origine dans la construction de nouveaux lotissements. Pour Sandrine Antunes, "ces jeunes quartiers" ne semblent pas encore intégrés à la vie de la commune : "Dans ce quartier du Champ aux Écus, il faut mettre des aires de jeu, des complexes sportifs pour les enfants, un parcours de santé adultes/enfants pour permettre des rencontres."

Michaël Mauvais a rappelé qu'à chaque fois qu'un nouveau quartier était sorti de terre à Fagnières, un accompagnement de la mairie avait été assuré. Seulement, d'après lui, treize ans après la construction, "tout reste à faire au Champ aux Écus" : "Il en va même d'un simple abribus pour permettre aux enfants de ne pas attendre sous la pluie en plein hiver." S'il est élu, il promet que dans "la deuxième partie de son mandat", il portera la construction d'une "salle multiculturelle dans laquelle la culture, sous toutes ses formes, pourra s'exprimer, comme la musique, le chant, la danse, le graph', le cinéma, le théâtre..."

Pour Thierry Besson, c'est avant tout les habitants qui doivent s'intégrer, et non "la mairie qui doit s'intégrer aux habitants". Selon le conseiller municipal et régional, tant que le bailleur social n'aura pas rétrocédé la totalité des lotissements à la municipalité, "la mairie ne pourra pas faire d'investissements". "Laissons le temps au temps, a-t-il résumé. La prochaine étape sera un complexe sportif, un parcours de santé, des bancs..."

Enfin, Denis Fenat a reconnu que le quartier en question n'était pas "terminé", mais a défendu le bilan de la majorité sortante. "Nous avons travaillé depuis 2014 avec un collectif d'habitants pour arriver à faire un plan de circulation, des zones à 30 kilomètres par heure, commencer à mettre des aires de jeu, a-t-il rappelé. Il reste des choses à faire, effectivement. Nous aurons les mains beaucoup plus libres quand tout le quartier sera rétrocédé, pour faire notamment des aménagements sur certaines rues."

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