Municipales 2020 à Châlons : ce qu'il faut retenir du débat de l'entre-deux tours

Dimanche 28 juin 2020, se déroulera le second tour des élections municipales. A Châlons-en-Champagne, les quatre candidats encore en lice sont venus débattre, ce lundi 15 juin, sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne. Aves des approches différentes en matière de relance économique et de santé.

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Dans deux semaines, les Châlonnais auront droit à une quadrangulaire pour ce second tour des élections municipales 2020. Arrivé en tête à l'issue du premier tour avec 46.04% des voix, Benoist Apparu (DVD) qui brigue un second mandat semble plûtot en bonne position pour conserver son fauteuil de maire. Soutenu par les Républicains, La République en marche, le mouvement radical, et Agir la droite constructive, Benoist Apparu sera opposé au socialiste Rudy Namur (25,55 %), au candidat divers centre Alan Pierrejean (15,43 %) et au communiste Dominique Vatel (12,97%). Trois candidats qui ont tenu à se maintenir et n'ont pas réussi à s'entendre sur une liste commune. 

 

Avantage à Benoist Apparu

Pas d'accord de fusion notamment entre le candidat PS Rudy Namur et Dominique Vatel du PCF. C'est donc en ordre dispersé que se présentera la gauche, dimanche 28 juin. 

Une division qui pourrait clairement avantager Benoist Apparu, qui a bénéficié comme beaucoup de maires sortants "d'une communication institutionnelle favorable", selon Rudy Namur. Il est vrai que durant les 55 jours de confinements, le maire de Châlons resté en fonction, a été plus visible que ses trois adversaires politiques qui ont plus de mal à faire campagne pendant cet entre-deux-tours. Ces derniers ont donc deux semaines pour convaincre les électeurs de voter pour leur projet respectif.

Un maire sortant qui a pourtant dû composer avec une mise en quatorzaine qui vient de s'achever. Asymptomatique, il avait été diagnostiqué positif au covid19 le 30 mai.

Ce lundi 15 juin, les quatre candidats châlonnais ont participé à un débat sur France 3 Champagne-Ardenne consacré au second tour des élections municipales dans la commune. Quelles solutions pour soutenir le commerce local et les entreprises chalonnaises, comment faire pour attirer les médecins sur le territoire et pallier à l'insufisance de l'offre de soins, quelles leçons retenir de cette crise sanitaire, durant 40 minutes, les quatre candidats ont répondu ont exposé leurs propositions et confrontés leurs projets.

Le débat du second tour sur France 3 Champagne-Ardenne

 

Priorité à l’économie

A Châlons comme ailleurs, la crise sanitaire s'accompagne d'une crise économique. Le chômage explose, la croissance est en berne de nombreuses faillites sont redoutées. Pour les candidats présents sur le plateau de France 3 Champagne-Ardenne, nul doute que le maire a un rôle à jouer.

"La collectivité, elle peut et elle doit soutenir nos entrepreneurs et nos commerçants", affirme Alan Pierrejean. S’il admet que des choses ont été faites par l'équipe en place, il propose d'aller plus loin. "On peut innover. Pourquoi ne pas émettre l'idée de suspendre la CFE (cotisation foncière des entreprises ndlr) un temps. La CFE c'est une taxe pour nos commerçants et elle peut leur permettre de les faire respirer un petit peu. Et puis, on pourrait parler du CRSD (contrat de redynamisation du site de défense suite au départ de l'armée ndlr), pourquoi pas le prolonger ou demander à l'Etat de continuer à nous soutenir", ajoute le candidat divers centre.

Le maire sortant, Benoist Apparu, répond que sa prolongation "a déjà été demandée et que les crédits alloués par ce dispositif pourraient être reconvertis pour sortir de la crise. Pour l’instant, deux dispositifs ont été créés. L’un en période de confinement pour aider les entreprises en matière de trésorerie à passer ce cap de la fermeture et puis un dispositif de relance de l’économie pour pousser les consommateurs à aller consommer dans des commerces locaux."

Rudy Namur, tête de la liste menée par le parti socialiste, souhaite lui aussi réorienter les crédits de ce dispositif de l'Etat pour soutenir les entreprises en difficulté à cause de la crise économqiue provoquée par la covid 19. Pour le candidat PS, "la municipalité a fait le minimum de ce qu’elle pouvait. D'autres villes, comme par exemple Reims, ont mis en place, en lien avec la CCI, des aides aux loyers. Pourquoi ne pas aller dans ce sens, pour réduire les charges de nos commerces et de nos entreprises. Je souhaite aussi un chèque de relance qui permette de relancer de donner du pouvoir d’achat à la population. A Vitry-le-François, vous achetez un chèque relance et vous aviez le double. A Châlons, c’était 6% de gain, à Vitry c’était 100% ",  déclare t-il.

Dans cette même idée de redonner du pouvoir d’achat aux Châlonnais, Dominique Vatel, soutenu par le parti communiste et la France Insoumise, demande "pour un temps limité, la gratuité de toute une série de services, transports, périscolaire, etc… Et un moratoire sur les loyers de façon à ce que les Châlonnais puissent dépenser un peu plus d’argent sur place."

Chacun a sa solution sur la meilleure manière de venir en aide aux entreprises mais les quatre candidats sont tous tombés d’accord sur la nécessité d’un plan de relance économique et sociale.

Autre sujet abordé lors de ce débat, l'offre de soins. Si la santé dépend de l'Etat et non des communes, les villes peuvent agir notamment pour tenter d'attirer des médecins et Châlons manque de généralistes et de spécialistes. 

 

Centre de santé contre maison médicale

Au PCF, on rappelle l'utilité de créer et de développer des centre de santé. "Une structure qui pourrait faire le lien entre la médecine de ville et la médecine hospitalière avec un projet de santé sur la ville." Un projet sur lequel Rudy Namur le rejoint. Il prône la mise en place d'une "sorte d'antenne avancée de l'hôpital de Châlons en centre -ville pour prendre en charge la bobologie. Le candidat socialiste met en avant la nécessité de créer des maisons de santé publique où les médecins seraient payés par l'Etat en lien avec l'Agence régionale de santé.

Mais pour Benoist Apparu, ce n'est la bonne option pour répondre à la pénurie de medécins. "De mon point vue, non, affirme le maire sortant. "Notre projet est de poursuivre l'installation des maisons médicales, comlémentaire de la construction du nouvel hôpital de Châlons. Pour Alan Pierrejean, il faut aller encore plus loin. "Nous avons l'idée de la création de trois maisons de santé".  Des regroupements de médécins libéraux et de spécialistes.

Avec la crise sanitaire, l'insuffisance de l'offre de soins et sa mauvaise répartition, la santé s'est imposée comme l'autre gros enjeu de ce second tour des élections municipales. C'est donc parti pour 15 jours d'une campagne un peu particulière. Il faudra être inventif pour convaincre les Châlonnais d'aller aux urnes. Et notamment ceux qui, au premier tour, avaient choisi de rester chez eux. 

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