Pic de chaleur : vigilance dans les maisons de retraite, "difficile de faire face à deux crises à la fois"

L'été est là. On ne parle pas encore de canicule, toutefois le thermomètre va afficher des températures élevées dans les prochains jours. 33° à Troyes, 31° à Chalons-en-Champagne. Il va falloir faire face, dans les maisons de retraite, notamment, alors que le Cornavirus circule toujours.
 

A la résidence Mgr Bardonne, à Châlons-en-Champagne, dans la Marne, le plan bleu est activé depuis fin mai, à la demande de l'Agence Régionale de Santé. Ce plan permet aux établissements médico-sociaux de s'organiser face à des situations de crise, comme les fortes chaleurs par exemple. L'établissement qui accueille cinquante-deux résidents, dont 20% de prêtres à la retraite, met en œuvre ce plan, chaque année, pour appliquer un protocole destiné à éviter la déshydratation.

"Depuis trois semaines, nous organisons des tours d'hydratation", indique Claire Girardey, responsable du site. "Nous passons toutes les deux heures dans toutes les chambres, à tous les étages. Il faut faire boire nos retraités, qui n'ont plus de sensation de soif. Une traçabilité permet de dire quand on a bu. Nous avons installé des brumisateurs et invitons les résidents à venir dans les lieux climatisés. La climatisation est installée au rez-de-chaussée et au deuxième étage. Actuellement, nous cherchons des fonds pour en équiper le premier étage. Dans cette résidence qui emploie quelque quarante-cinq personnes, depuis le mois de mai, en association avec le chef-cuisinier, nous travaillons à réévaluer en permanence nos stocks d'eau. Cela fait partie du plan bleu ".

 

Des mesures de bon sens

A Chalons-en-Champagne, dans la Marne, au sein de l'Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) Sarrail, la moyenne d'âge des résidents est de 89 ans. La maison de retraite accueille plusieurs centenaires. Le plus âgé a cent quatre ans. Inutile de préciser qu'on prend le plus grand soin de tous ces pensionnaires. Dans cette maison, on met progressivement en place le déconfinement, mais ici, le Covid 19 n'a fait aucune victime.

" On maintient la vigilance, car c'est la première fois qu'on doit faire face à deux crises à la fois", indique Laurent Boudin, directeur adjoint du Centre Communal d'Action Sociale de Chalons-en-Champagne, qui gère l'EHPAD Sarrail. "Les soignants sont habitués à accompagner ces personnes pendant les grosses chaleurs", poursuit-il. "Il faut appliquer des consignes de bon sens : fermer les volets, séjourner dans les espaces climatisés, porter des tenues légères. Des cruches d'eau tempérée sont à disposition dans toutes les chambres, mais il faut parfois convaincre nos résidents de s'hydrater. Dans quelques jours, on leur proposera des glaçons sucrés, et la soupe, au dîner, est un incontournable. Une fois, nous avons proposé du gaspacho, mais pour nos pensionnaires, une soupe, ça se mange chaud. On y a renoncé."

 

Désinfectée, la climatisation est sans risque

Recommandée pour la fraîcheur qu'elle apporte, la climatisation favorise-t-elle la propagation du Coronavirus ? " Non !" répond le docteur Dominique Désirant, médecin coordinateur de l'EHPAD Sarrail. " Il n'y a aucun soucis si elle est vérifiée. C'est le cas dans l'établissement. Notre installation a été nettoyée, désinfectée, il y a moins de trois semaines. Nous installerons également des ventilateurs dont les pales seront nettoyées, et l'air brassé restera dans les chambres où ils seront mis en place. Nos personnels sont protégés par leur masque."

Raynald Durot, directeur des services techniques de l'établissement confirme. " Nous n'avons pas attendu que l'Agence Régionale de Santé nous envoie le document pour la désinfection. La société Cossenet, installée à Saint-Memmie, près de Chalons-en-Champagne, qui est chargée de l'entretien, est intervenue. Nous avons aussi un contrat obligatoire pour notre climatisation de treize kilos avec un bureau de contrôle. C'est la société APAVE de Reims qui en est chargé". La sécurité des installations est donc la règle.

En août 2003, la France avait été confrontée à une terrible canicule, qui avait fait l'objet d'une étude de l'INSERM (l' Institut National de la Santé et de la Recherche), un drame qui avait entraîné une surmortalité de plus de  dix-neuf mille personnes. Les personnes âgées avaient payé un lourd tribut à cette vague de chaleur. Des leçons en ont été tirées. Pas question, dans les maisons de retraite de revivre un tel drame.

 

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