Un collège de trois médecins experts a été nommé ce mercredi par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Ils seront chargés d'évaluer si l'état de santé de Vincent Lambert, hospitalisé dans un état végétatif au CHU de Reims, a évolué depuis 2014. Ils ont un mois pour rendre leur rapport.
Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a annoncé ce mercredi avoir nommé un collège de trois médecins experts pour évaluer l'état clinique de Vincent Lambert. Ces trois experts, qualifiés en neurologie ou en médecine physique et de réadaptation, auront un mois pour rendre leur rapport. Ils doivent déterminer si l'état de santé de Vincent Lambert, hospitalisé au CHU de Reims a évolué depuis la dernière expertise réalisée en 2014 par le Conseil d'Etat.
Vincent Lambert, tétraplégique depuis un accident de la circulation en 2008, est au coeur d'une bataille juridique entre les membres de sa famille. La dernière expertises réalisée pour le Conseil d'Etat en 2014, soulignait les lésions irréversibles de Vincent Lambert et la dégradation clinique de son état comme autant d'indicateurs d'un "mauvais pronostic clinique" selon le Conseil d'Etat. Pourtant aux yeux de ses parents, d'un frère et d'une soeur, fermement opposés à l'euthanasie passive, Vincent Lambert n'est pas en état végétatif mais "handicapé", raison pour laquelle il doit être pris en charge dans un établissement spécialisé. Depuis cinq ans, cette frange de la famille conteste devant les tribunaux les décisions médicales sur le sort de leur proche, entravant l'application des décisions judiciaires successives favorables à l'arrêt des traitements, jusqu'à celle de la Cour européenne des droits de l'Homme en 2015.
Rachel Lambert, son épouse et tutrice légale, et son neveu François Lambert, y sont aussi favorables conformément, selon eux, aux volontés exprimées par Vincent Lambert, 41 ans et ancien infirmier. Au terme d'une quatrième procédure collégiale, le Dr Vincent Sanchez du CHU de Reims avait décidé le 9 avril l'arrêt des soins en vertu de "l'obstination déraisonnable" faite au patient, devenu "un corps souffrant", selon ses observations. Mais sa mise en oeuvre avait été suspendue suite à un recours en justice des parents Lambert.
La prochaine expertise du collège de médecins devra tenter de clore ce débat, avant une nouvelle audience devant le tribunal administratif, qui décidera de confirmer ou d'annuler la décision du CHU d'arrêter les traitements. Cette nouvelle décision pourrait cependant être contesté, ce qui semble probable, les deux côtés de la famille ayant déjà annoncé leur volonté de se pourvoir en appel si le jugement devait trancher en leur défaveur.