C'est un spectacle très rare sous nos latitudes. Un photographe a pu capturer un cliché d'aurores boréales, dans le ciel de la Marne, dans la nuit de lundi à mardi. Il nous raconte.
Vous pensez sûrement que l'observation des aurores boréales n'est possible qu'au niveau des pôles. Pourtant, ces derniers jours, ces phénomènes lumineux ont pu être observés bien plus au sud.
Dans la nuit de lundi 27 à mardi 28 février, le photographe professionnel Frédéric Leroux a ainsi pu capturer un cliché dans la Marne, à quelques kilomètres de Reims, sur la voie romaine en direction des Ardennes. On y voit au niveau de l'horizon des raies rouge orangé qui barrent le ciel.
"Mon fils est astrophotographe dans le nord de la France. Il suit de très près les prévisions du vent solaire. Il y avait eu quelques apparitions en France dimanche. Il y avait encore de grandes chances hier soir [lundi]", nous raconte-t-il.
Provoquées par des éruptions solaires, les aurores boréales sont courantes aux latitudes au-delà des cercles polaires, arctique et antarctique. Mais le phénomène est plus rare aux latitudes plus basses, comme en France, où elles sont observables environ tous les dix ans, à condition que l'éruption solaire soit suffisamment forte et orientée dans la bonne direction.
Dans la nuit de dimanche à lundi, des observations avaient pu être faites dans plusieurs lieux en France. Frédéric Leroux est sorti la nuit suivante avec son appareil photo pour espérer capturer le phénomène qu'il n'avait jamais vu de ses yeux.
"Ça a duré une dizaine de minutes, entre 22h10 et 22h20", précise-t-il. À l'œil nu, il était très difficile de distinguer quoi que ce soit, notamment en raison de la pollution lumineuse. Mais en faisant une pose longue d'une dizaine de secondes pour capturer plus de lumière, les couleurs caractéristiques des aurores sont apparues sur l'écran de son appareil photo.
Le phénomène étant très court, il n'a pas pu composer son cliché aussi bien qu'il l'aurait voulu. Mais il est ravi d'avoir pu enfin capturer une aurore boréale, même s'il espérait une intensité un peu plus forte. "Je l'ai sur cinq ou six photos assez nettement. Et puis, un peu moins sur les dernières."
"J'aime bien chasser des événements comme des comètes. J'étais content de l'avoir même si ce n'était pas aussi impressionnant que ce qu'on voyait dans le Nord", explique Frédéric Leroux. Son fils, lui, était aussi de sortie dans la nuit de lundi à mardi. Il a pu observer plus intensément le phénomène au niveau des terrils jumeaux d'Haillicourt, dans le Pas-de-Calais.
Éruption solaire
Une aurore boréale apparaît quand des jets de particules chaudes et magnétiques, générés par ces éruptions solaires, atteignent l'environnement de la Terre. Ces éruptions sont le fruit de l'intense activité magnétique régnant à l'équateur de l'étoile. Les flux de particules ionisées projetées à des vitesses colossales frappent alors le champ magnétique terrestre, qui sert de bouclier protégeant la planète.
La lumière du Soleil met seulement huit minutes pour parvenir jusqu'à la Terre, mais le flux de particules ionisées associé à une éruption met deux jours pour parcourir les 150 millions de kilomètres. L'éruption solaire survenue vendredi a donc provoqué les aurores vues dimanche soir. Une autre éruption, survenue samedi, est à l'origine des nouvelles aurores aperçues lundi soir.
(avec AFP)
