"Elle nous a bernés" : salaires non versés, rayons vides… les employés d'un Leader Price abandonnés après la reprise de leur magasin

Depuis le mois d'octobre, les salariés d'un magasin Leader Price à Montmirail, dans la Marne, n'ont pas reçu leur salaire. Leur supermarché n'est plus approvisionné. Une situation semblable à celle vécue par les employés d'autres magasins, dont Saint-Dizier, repris à l'été par la même gérante.

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"Elle nous a bernés, elle nous a vendu du rêve". Cette salariée de longue date du Leader Price de Montmirail, dans la Marne, est plus qu'amère à l'encontre de la nouvelle gérante du magasin.

Depuis le mois d'octobre, comme ses collègues, elle n'a pas touché son salaire. Les rayons se sont progressivement vidés, le magasin n'étant pas régulièrement approvisionné. Désormais, les portes sont closes car les employés sont en arrêt maladie. "Je ne pouvais plus travailler dans des conditions pareilles. On avait des réflexions pas très positives des clients. Mais on n'y était pour rien", nous confie lundi 16 décembre cette salariée, qui souhaite rester anonyme.

Elle a pourtant passé une partie de sa vie, plus de vingt ans, dans les rayons du magasin. Elle a connu plusieurs changements d'enseigne : Mutant, Leader Price, U, puis de nouveau Leader Price. En juin 2024, le magasin a quitté le giron du groupe Casino, en grandes difficultés financières, et a été cédé pour un euro symbolique à une indépendante, Imène Aoufi.

Le magasin a été repris au mois de juin. En l'espace de quatre mois, il était fini.

Steve Boucly, CGT Marne

À la même période et pour la même somme, elle a repris le Leader Price de Saint-Dizier (Haute-Marne). C'est le cas aussi d'un magasin dans le Puy-de-Dôme, à Brassac-les-Mines. "À chaque fois, c'est toujours la même chose. Les salariés ne sont pas payés, il n'y a plus de réapprovisionnement du magasin", explique Steve Boucly, secrétaire départemental de la CGT dans la Marne, qui a accompagné les salariés montmiraillais.

Dans la Marne, les employés ont rapidement constaté après avoir quitté Casino que la situation se dégradait. "Nos salaires étaient toujours en décalé. Le premier, on l'a eu le 6 du mois, puis le 10, le 12, le 18, ça reculait de plus en plus", confie notre témoin. Côté approvisionnement, même chose : "On a eu des livraisons jusque fin juillet et depuis, plus rien. On a eu un petit peu de légumes et c'est tout."

Une liquidation de l'entreprise à venir ?

Les salariés sont dans l'impasse. Même leur déclaration d'arrêt de travail reste sans réponse. "On a envoyé chacun un recommandé, et il est revenu à la poste", confie la salariée. La solidarité s'est toutefois organisée à Montmirail. Une cagnotte en ligne a été mise en place, relayée notamment par le maire. Dans la commune, des commerçants sollicités par l'union départementale CGT ont offert de la marchandise aux salariés, privés de salaire. Ils ont ainsi pu monter un stand pour vendre des crêpes, du café ou encore des barbes à papa, afin d'alimenter la cagnotte.

Le groupe Casino, contacté par nos confrères de LSA, qualifie la situation d'"improbable et d'inacceptable pour l'ensemble des salariés concernés mais aussi pour l'image de la marque". Il y a peu, l'enseigne Leader Price a été retirée du magasin montmiraillais, c'est aussi le cas à Saint-Dizier.

Pour faire avancer les choses pour les salariés, la CGT a alerté le procureur de la République. Une audience est programmée le 23 décembre prochain, veille de Noël, devant le tribunal de commerce de Reims. "On va faire une demande de liquidation, puisqu'elle a des dettes à n'en plus finir", assure Steve Boucly, de la CGT. Si le tribunal valide la liquidation, les contrats de travail seront alors rompus. "Ils vont pouvoir s'inscrire à France Travail et toucher les prestations sociales", complète le représentant syndical.

Un passage devant les prud'hommes est aussi prévu pour régler la question du paiement des salaires. Si la société se révèle insolvable, ce sont les AGS, la garantie des salaires, qui devront intervenir. Les salariés n'ont d'autres choix que d'attendre que la justice passe.

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