Une partie des enseignants du lycée Stéphane-Hessel d'Épernay dans la Marne était en grève ce lundi 27 mai 2024. Leur mouvement de contestation est né de la volonté de la direction de l'établissement de déplacer des cours le mercredi après-midi pour que les journées soient moins denses.
Avant chaque rentrée scolaire, l'élaboration des emplois du temps des élèves et des enseignants vire souvent au casse-tête. Au lycée Stéphane-Hessel d'Épernay dans la Marne, il y a 2 000 élèves et 750 groupes différents, pour offrir le choix de 11 spécialités au bac.
L'établissement était organisé pour l'instant avec des cours toute la journée, du lundi au vendredi, sauf le mercredi, où ils étaient regroupés uniquement sur la matinée. Pour la rentrée scolaire 2024, la direction veut désormais programmer des enseignements le mercredi après-midi, en aérant ainsi l'emploi du temps de la semaine.
"Je ne veux plus d'une journée où un élève commence ses cours à 7h55 et les termine à 18h en ayant tout juste le temps de déjeuner le midi. C'est quand même quelque chose d'important me semble-t-il pour le rythme de vie d'un jeune, explique le proviseur Olivier Leloux, à notre journaliste Sophie Dumay. De la même façon, un enseignant qui a huit heures de cours dans une journée, ça ne me paraît pas convenable."
"L'idée est de garantir à tout le monde une journée équilibrée sur l'ensemble de la semaine. Ouvrir une demi-journée de plus ne rajoute pas d'heures à l'emploi du temps d'un élève ou d'un personnel, mais équilibre davantage la semaine."
L'équilibre des élèves en question
Cette décision, annoncée lors d'un conseil pédagogique mardi 21 mai, ne passe pas auprès des enseignants. Certains d'entre eux étaient en grève ce lundi 27 mai. Les professeurs se disent conscients que les journées peuvent être longues pour les élèves, mais le mercredi après-midi sans classe est important pour leur équilibre, selon eux.
"C'est une demi-journée qu'ils consacrent aujourd'hui souvent à faire leurs devoirs, du sport, éventuellement honorer des rendez-vous médicaux, s'occuper de leurs frères et sœurs, se reposer, faire une activité culturelle, se rencontrer… Bref, la vie d'un jeune", souligne Laurence Dalbaret, professeure de lettres - anglais et membre du collectif des professeurs en grève.
"La direction n'a pas voulu nous promettre que les élèves auraient par exemple une autre demi-journée de disponible dans la semaine, complète l'enseignante. J'ajoute que de toute façon, si on vous accorde comme demi-journée le mardi matin, ça ne va pas forcément marcher pareil avec le club de sport."
"On a un métier qui est profondément humain, et on ne peut pas mettre juste des numéros d'élèves, de profs et de salles à un horaire attribué pour que l'établissement fonctionne correctement", insiste Florent Bigot, professeur de physique-chimie, également membre du collectif de grévistes.
Une délégation d'élèves a été reçue par la direction du lycée. Les professeurs décideront mardi des suites à donner au mouvement.