Dans la Marne, des habitants de plusieurs communes près d'Epernay sont vent debout contre des coupures de courant régulières. Ils en ont compté plus d'une dizaine en six mois. Ils demandent des réponses des élus locaux et d'Enedis.
C’est la dixième fois en six mois qu'une coupure de courant se produit dans le village d'Avenay-Val d'or (1 000 habitants, dans la Marne) et aux alentours. Situés au nord est d'Epernay, au milieu du vignoble de champagne, ces villages font les frais de ces interruptions de courant trop fréquentes. À chaque fois, il semblerait que cela soit dû à des chutes d’arbres sur les lignes à haute tension.
Mais certains habitants refusent la fatalité et pointent du doigt le mauvais entretien de ces arbres. Enedis ne reconnait pas le nombre total de ces micro-coupures de quelques minutes qui paralysent pourtant le quotidien de ces abonnés. Ce mercredi 11 janvier de 5h30 à 15h30, pourtant, il n’y avait pas d’électricité dans plus de 400 foyers dans cette zone de la Marne (Avenay Val d’Or, Fontaine sur Ay, Ay, Germaine, Mutigny). Une coupure de trop pour les citoyens gênés dans leur quotidien.
L'élagage en cause
"On a étudié l'historique des incidents qui ne sont pas si fréquents par rapport à la moyenne, affirme de son côté Frédéric Lajoux, le directeur territorial Marne chez Enedis. Même si en effet, il y a eu des désagréments. Il n'y a pas de difficultés qui nécessitent une intervention d'ampleur. Un arbre est en effet tombé sur une ligne, occasionnant une coupure pour une centaine d'habitants aujourd'hui. Ces coupures de courant sont liées à l'élagage. Un élagage est prévu dans le secteur, mais par endroit il n'a pas été réalisé par des particuliers. Sur une parcelle, la commune vient de l'acheter et va le réaliser, mais certains propriétaires ne font pas leur travail. Or, cela appartient aux particuliers de couper les branches des arbres. Dans le domaine public, c'est la collectivité".
Face à la colère qui gronde, Enedis veut tempérer. "Il s'agit de micro coupures qui peuvent agacer, je comprend. Mais pour nous, il n'y a pas de difficultés particulières". Enedis a malgré tout pris contact avec la commune. La responsabilité serait partagée. "Il faut respecter les prérogatives dans ce domaine. On a rétabli le courant rapidement. C'est aussi arrivé le 24 décembre. On a réparé en urgence avec des groupes électrogènes, puis le 26 décembre, de manière définitive. Des réunions d'informations sont organisées sur le sujet de l'élagage régulièrement".
Pétition en ligne
Une pétition intitulée : « Stop aux coupures d’électricité récurrentes Avenay et alentours » a été lancée il y a plus de deux mois par Morgan Pasquet, un habitant d’Avenay Val d'Or. Signée par seulement une trentaine de personnes au 11 janvier. Elle met en avant l'exaspération locale face à ces coupures de courant récurrentes, qui vont de quelques minutes à plusieurs heures. Selon le créateur de cette pétition, "après échange ce jour avec le service réclamation d’Enedis, seule une action collective adressée au médiateur d’EDF-ENEDIS peut faire bouger les choses".
Enedis doit rencontrer les différents élus pour échanger sur ces questions. "Il y a un manque de communication entre les élus locaux et les habitants, estime de son côté Morgan Pasquet. Lors des conseils municipaux, le maire dit que le problème va se régler, pourtant rien ne change. De plus la mairie a du mal à identifier clairement les propriétaires de ces zones où les arbres tombent à cause de problèmes de successions, indivisions, ou de propriétaires prévenus, mais qui ne donnent pas de réponse".
Pour obtenir dédommagement ou réparations, les coupures doivent durer au moins cinq heures, ce qui n’est pas le cas ici. Le problème dure maintenant depuis plusieurs mois et rien ne semble avoir été fait pour trouver des solutions. Une situation qui pénalise fortement le quotidien des habitants. "Par exemple les Ehpad, les personnes sous appareils respiratoires, les poêles à granulés électriques, les portails électriques qui sont impossible à ouvrir, les congélateurs, certaines personnes sont bloquées chez elles et ne peuvent se rendre au travail". D’après Morgan Pasquet, "la tempête de 1999 n’a pas servi de leçon".