Hausse du prix des galettes des rois : une journaliste en cuisine vous dit comment payer moins cher

Jusqu'à 30 euros la galette de six portions : cette année encore, les prix de cette gourmandise traditionnelle du mois de janvier explosent. Alors je me suis retroussé les manches pour venir à bout de la galette moi-même. Direction la cuisine pour une bataille qui s'annonce difficile avec de nombreux ennemis, comme l'inflation, la guerre en Ukraine ou encore la grippe aviaire.

En ce début d'année, j'endosse ma toque de guerrière culinaire, prête à conquérir la traditionnelle galette des rois. Sur la table, farine et œufs se dressent comme des alliés dans cette quête pour résister à la flambée des prix.

Car oui, cette année encore, les galettes des rois en boulangerie sont chères. Selon la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, la part de galette reviendrait entre 3 et 5 euros, soit entre 18 et 30 euros la galette de six portions. Direction ma cuisine, pour la concocter moi-même et voir si se retrousser les manches nous fera gagner quelques euros.

Acte 1 : À l'assaut de la farine, le coup d'envoi de la bataille

Une bonne galette des rois, c'est avant tout une bonne pâte feuilletée. Les recettes varient, mais j'opte pour celle-ci : 200 grammes de farine, un verre d'eau, une pincée de sel et 150 grammes de beurre. Le régime, ça sera pour plus tard. 

Est-ce vraiment une bonne affaire ? Pour une pâte feuilletée pur beurre de qualité en supermarché, il faut compter environ 2 euros selon les marques. Comptez-en deux pour réaliser une galette des rois, soit 4 euros (logique).

Armée de mon rouleau à pâtisserie, je fais les comptes. La farine a augmenté de 45% en un an. C'est du jamais vu. Rien d'étonnant, puisque la farine est faite à base de blé, dont le prix a été fortement impacté par la guerre en Ukraine : plus de 300 euros la tonne contre 180 euros avant le conflit selon la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française. Comptons 2 euros pour un kilo de farine de qualité.

Acte 2 : Le grand conflit beurrier, quand les prix glissent vers le haut

Et le beurre dans tout ça ? C'est +15% en un an, ce qui s'explique en partie par une augmentation de la demande, alors que la production française ne cesse de stagner. J'achète 3 euros ma plaquette de beurre doux (désolée les Bretons).

En prenant en compte les proportions pour deux pâtes feuilletées, j'aurais donc dépensé 80 centimes de farine, 3,60 centimes de beurre, soit 4,40 centimes. C'est un peu moins intéressant qu'une pâte feuilletée industrielle.

Armée d'un rouleau à pâtisserie et d'une détermination à toute épreuve, je déploie les couches successives de pâte feuilletée, ignorant les soubresauts des marchés mondiaux.

Acte 3 : Pas de victoire sans casser des œufs 

La pâte feuilletée est prête, ne reste plus qu'à s'attaquer à la frangipane, une gourmande alliance d'amande et de crème qui fait l'identité de ce dessert de janvier.

Pour la réaliser, j'ai besoin de 125 grammes de sucre, 60 grammes de beurre mou, 2 œufs, 150 grammes de poudre d'amande, une gousse de vanille et, pour les puristes, 100 grammes de crème pâtissière (maison, de préférence !).

Mais nous voilà brouillés avec les œufs, dont les prix augmentent aussi. Petite parenthèse très peu gourmande : la raison de cette augmentation, c'est la grippe aviaire, qui a frappé les élevages sur tout le territoire en 2022. Plus de 25.000 oiseaux ont été abattus en France et, selon l'Agreste (service statistique du ministère de l'Agriculture), les ventes d'œufs et d'ovoproduits ont chuté de 23% sur douze mois glissants en 2022. Les règles de l'offre et de la demande sont claires : c'est donc au consommateur de trinquer. Le prix moyen pour une douzaine d'œufs en France est d'environ 3 euros et 70 centimes.

Acte 4 : L'amande risque d'être salée 

Sans parler du sucre, dont le prix ne cesse de monter. Il atteint même son plus haut niveau dans le monde depuis treize ans. De 200 à 300 euros il y a cinq ans, la tonne de sucre se vend aujourd'hui autour des 700 euros, soit 1,50 euro le kilo. De quoi saler la facture.

Les prix de l'amande, eux, sont en plein excès de vitesse. Tous les bons pâtissiers le savent : la poudre d'amande, c'est un peu de l'or. Ces noix sont produites à l'autre bout du monde, en Californie, et la demande ne cesse d'augmenter. La poudre d'amande est même la principale dépense lorsqu'on réalise une galette des rois.

Le sucre et le beurre mou sont fouettés, la poudre d'amande à 18 euros le kilo est ajoutée, les graines de vanille mélangées, les deux œufs cassés et la préparation garnit désormais la fameuse galette avant d'être cuite au four pendant 40 minutes à 180 degrés.

En tout, la réalisation de la frangipane m'aura coûté 4 euros et 24 centimes. C'est pas cher. Dommage que je n'aime pas la galette des rois.

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