Nous sommes à Suippes dans la Marne. Pendant la Grande Guerre, Xavier Josso traverse la ville. Le soldat français est également artiste. Né à Nantes dans une famille d’artistes et d’architecte, Xavier Josso se découvre très tôt un don pour le dessin et intègre l’école des arts décoratifs de Paris, juste avant la guerre.
Mobilisé le 1er septembre 1914 tout comme son père et ses deux frères, il a 20 ans lorsque la guerre éclate. Argonne, Champagne, Marne. Durant 4 ans, Xavier Josso dessine sa guerre avec ses crayons et ses pinceaux d'aquarelle. Ses compagnons de tranchées bien sûr, mais aussi des paysages ruraux avec une prédilection pour les arbres. Dans ses dessins, aucun goût pour la violence. Aucune haine de l’ennemi qui n'est d'ailleurs quasiment jamais représenté.
Entre novembre 1914 et août 1919, date de sa démobilisation, Xavier Josso produit près de 500 œuvres sur des matériaux de fortune : cahiers, journaux ou cartes postales jaunies par l’humidité. Et plus le conflit s’enlise, plus il dessine et peint. En Champagne, il est grièvement blessé lors d’une offensive : une balle, que les médecins ne parviendront jamais à extraire, vient se loger dans son poumon.
Il gardera de cette blessure des troubles visuels pendant plusieurs semaines. Ces troubles visuels l’empêchent de dessiner et l’inquiètent plus que tout. Car le dessin est sa véritable raison de vivre et la guerre une occasion, certes tragique, de parfaire son art en lui soumettant des scènes extra-ordinaires.
Démobilisé le 1er septembre 1919 après 5 ans passés sous l’uniforme, Xavier Josso est décoré de la Croix de Guerre sur le front. Après-guerre, il fera du dessin son métier en devenant affichiste, maquettiste et illustrateur. Il s’éteint le 23 août 1983, à l’âge de 89 ans.
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