Tous les jours, Cocooncenter expédie des produits de parapharmacie, dans une centaine de pays. En quelques années, l’entreprise marnaise s’est hissée parmi les meilleures, dans son secteur. Elle est installée à La Veuve (Marne) où la surface de son site va doubler, début 2022.
Un catalogue de 25.000 produits, et bientôt 40.000, un chiffre d’affaires qui s’élève à 50 millions d’euros, en 2020, un entrepôt de 5.000 mètres carrés, qui va doubler, en tout début d’année prochaine. Voilà en quelques chiffres ce que représente l’entreprise Cocooncenter, née dans la Marne, il y a quinze ans.
Et c’est, sans compter, bien sûr sur ses 72 salariés. Le succès est tel, que pour son développement, les deux dirigeants, Stéphane Douesnard et Paul Musset, ont dû intégrer des investisseurs. Après un fonds de pension, c’est vers le groupe Pharmacie Lafayette que la société marnaise s’est tournée. L’opération de rachat est en cours de finalisation. Elle apportera un catalogue étoffé et une force commerciale à l’entreprise, actuellement implantée à La Veuve, dans la Marne.
Principalement vers l’Europe, mais plus généralement vers une centaine de pays dans le monde, on y expédie quotidiennement toutes sortes de produits de parapharmacie, exclusivement à des particuliers. Des paniers de 45 à 70 euros, contenant divers produits d’hygiène (shampoings, soins cosmétiques, produits de beauté, compléments alimentaires, aromathérapie, parfums, produits minceurs ou solaires…) partent donc depuis La Veuve, vers presque le monde entier. Mais aucun médicament, avec ou sans ordonnance, n’est vendu sur le site de l’entreprise marnaise.
Lors du premier confinement, les gens avaient peur du virus. Ils n'allaient plus en pharmacie que pour acheter des médicaments... Avec notre offre, en ligne, les livraisons se faisaient en toute sécurité.
L’intuition d’un succès
En 2006, il y a d’abord eu un travail chez ARD Soliance, à Pomacle, dans la Marne, dans la fabrication de matières premières pour cosmétiques, puis un stage chez Cebal, à Sainte-Menehould, dans la Marne, où l’on fabrique des packagings. Peu à peu, l’idée a germé. "J’ai contacté Paul Musset, qui était pharmacien à Pogny", raconte Stéphane Douesnard, aujourd’hui directeur général de Cocooncenter.
"A l’époque, on ne pouvait pas distribuer de la parapharmacie, en dehors des officines. Paul m’a demandé 15 jours pour réfléchir, puis a accepté. On a eu envie de casser le code. Pour Paul, il y avait l’envie de faire autre chose, et il a compris que le e-commerce, c’était l’avenir. On a demandé aux laboratoires de nous suivre. On était parmi les premiers à se lancer, sur internet".
En 2006, tous n’ont pas suivi et ils le regrettent aujourd’hui. Ils ont conscience de ce retard. Pour commencer, tout se passait dans la pharmacie de Paul Musset, à Pogny. "On profitait du stock de la pharmacie, mais en grandissant, il a fallu prendre notre indépendance. Cela dit, ça n’était pas gagné d’avance. On s’était donné trois ans. On est parti d’un test, mais notre vision très internet nous a propulsé", explique Stéphane Douesnard.
L’effet Covid
Si certaines activités ont souffert, et continuent de souffrir des conséquences de la pandémie de Coronavirus, ce n’est pas du tout les cas pour Cocooncenter. "L’épidémie nous a permis d’accélérer notre croissance, de deux ans", indique Stéphane Douesnard. "Lors du premier confinement, les gens avaient peur du virus. Ils n’allaient plus en pharmacie que pour acheter des médicaments. Les ventes de parapharmacie se sont écroulées, en officines. Avec notre offre en ligne, les livraisons se faisaient en toute sécurité. C’est maintenant redescendu, mais les gens nous ont testés… et il y a toujours une forte croissance. On travaille avec de plus en plus de pays, comme la Moldavie, par exemple. On réfléchit aussi à nous ouvrir à l’Afrique. C’est confidentiel, mais des "stars" commandent chez nous. On entend continuer à nous développer, ici, dans le bassin chalonnais". Que la Marne ait su trouver sa place, dans ce secteur de la parapharmacie sur internet, c’est une fierté pour les deux créateurs. Aujourd’hui, ils ont face à eux quelque 300 concurrents, car le commerce en ligne, tout le monde y vient. Et, Stéphane Douesnard en a bien conscience : "On ne doit notre succès qu’à la réputation des laboratoires français. Des marques comme Bioderma, Vichy ou La roche Posay, sont très prisées, à l’étranger". Et cela tombe bien, car c’est à l’international, que l’entreprise marnaise réalise une grande part de son activité.