Marne: enthousiasme dans les salles obscures pour la réouverture des cinémas, le 19 mai

Après six mois de fermeture, les cinémas vont pouvoir rouvrir leurs portes, dès mercredi 19 mai. Côté programmation, les exploitants n'ont que l'embarras du choix. L'offre de films s'annonce abondante. A Reims, comme à Epernay, les patrons de salles sont impatients de retrouver les spectateurs.

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Mercredi prochain, à 13 heures 45, c'est "Envole- moi", une comédie dramatique de 93 minutes, réalisée par Christophe Barratier, qui ouvrira le bal, au Cinéma Le Palace, à Epernay dans la Marne. Les jeunes spectateurs n'ont pas été oubliés, puisqu'à la même heure, le film d'animation "Stardog et Turbocat" de Ben Smith sera à l'affiche. Ce sont deux des six longs-métrages, en sortie nationale qui seront proposés au public. Mais dès le 19 mai, des reprises seront également au programme. Parmi elles, "Adieu les cons" d'Albert Dupontel, "ADN" de Maïwenn, ou encore "Drunk" de Thomas Vinterberg. L'exploitant n'a pas manqué de propositions.

Travail compliqué du programmateur

Karen Brouiller est co-gérante du Cinéma Le Palace, créé, à Epernay, en 1920. Elle dit son enthousiasme de rouvrir, enfin. "On espère que les spectateurs seront de retour car nous leur proposons une offre intéressante et diversifiée. Après avoir fréquenté des plates-formes, on compte sur leur envie de retrouver les salles obscures. Après le premier confinement, le retour avait été timide, mais l'offre de juin 2020 l'explique probablement. Cela avait bien redémarré en septembre-octobre, avec une offre riche et plus variée, seulement, le 29 octobre au soir, il avait fallu refermer".

Au moment de ce nouvel arrêt, la fréquentation repartait à la hausse. Aussi, la fermeture de ce cinéma indépendant, 100% privé, a été ressentie comme brutale. Après plusieurs mois de travaux en 2018, le Cinéma Le Palace avait accueilli en 2019 plus de 155.000 spectateurs. Le complexe aujourd'hui dispose de sept salles, offrant 1.070 fauteuils. Ses portes vont donc ouvrir à nouveau, avec un éventail de films qui devrait satisfaire les cinéphiles.

"Habituellement, il faut faire le choix entre 15 à 20 films, chaque semaine. Ce n'est pas toujours facile. Il faut tenir compte de la sociologie du public", raconte Karen Brouiller. "Actuellement, entre les films arrêtés, ou pas sortis, et ceux qui arrivent, on doit choisir entre 20 à 25 films par semaine. C'est encore plus compliqué pour le programmateur".

Films grand public mais aussi art et essai

"A Epernay", explique Karen Brouiller, "le public apprécie les films grand public, de qualité. "Tenet" y est d'ailleurs resté plus de six semaines, à l'affiche. "Le roi lion" ou encore "Avengers" y ont eu aussi beaucoup de succès. "Mais le public aime également les films plus pointus. C'est pour cela que nous diffusons des œuvres classées "art et essai". C'est important de développer la cinéphilie. Le film "Drunk" qui a obtenu l'oscar du meilleur film étranger, sera d'ailleurs projeté en version originale.

Actuellement, entre les films arrêtés, pas sortis, et ceux qui arrivent, on doit choisir entre 20 à 25 films, par semaine.

Karen Brouiller, co-gérante du Cinéma Le Palace, à Epernay.

Si dès le 30 mai, le Cinéma Le Palace, peut annoncer la venue de Michèle Laroque pour présenter le film qu'elle a réalisé "Chacun chez soi", la co-gérante confie : "Au sein de la profession, circule l'idée qu'il ne faut pas trop d'évènements pour permettre aux films d'exister, pour que cela n'empiète pas sur la programmation normale. D'autres déplacements d'acteurs ou de réalisateurs ne sont donc pas prévus pour l'instant. D'autant qu'il faut laisser du temps pour faire fonctionner le bouche à oreille, et avoir le temps de faire vivre les films".

450 films en attente

Au complexe Gaumont Parc Millésime à Thillois, dans le Grand Reims, Philippe Gasmi, le directeur ne le cache pas, "On est très heureux de retrouver les spectateurs. Dès qu'on a publié notre programme de reprise, les réservations sont arrivées, juste quelques minutes après. Nos abonnés n'ont pas disparu. De plus, nous avons une meilleure programmation qu'après la sortie du premier confinement". S'il se refuse à parler d'embouteillage, Philippe Gasmi indique tout de même que quelque 450 films sont en attente de sortie.

Dès 13 heures, mercredi 19 mai, et jusqu'à 21 heures, pour cause de couvre-feu, le Gaumont Parc Millésime va reprendre avec, notamment "Adieu les cons", récompensé par sept César, mais aussi avec "Poly", ou encore "30 jours max". "Le choix est fantastique car il y a beaucoup de nouveautés, et puis la jauge va augmenter, et avec le numérique, il est facile de multiplier les programmations. Pour nos abonnés fidèles, nous allons pouvoir reprendre nos soirées spéciales, avec des avant-premières".

Des plates-formes complémentaires

Pour sa réouverture, le Gaumont Parc Millésime a prévu de programmer dans sa salle Imax, la seule de la région, " Demon Slayer-Kimetsu no Yaiba". "C'est très attendu par les amateurs de mangas. Les aficionados sont impatients", confie le directeur, Philippe Gasmi.

La concurrence des plates-formes, il n'y croit pas. Pour lui, elles sont complémentaires, destinées plutôt aux séries, avec un catalogue de films pas toujours récents ou faits pour. "Nos abonnés sont des consommateurs d'images, ils vont en salles comme sur les plates-formes. Ce n'est pas le même service. Et puis, il y a largement assez de films. Les distributeurs ne sont pas tous allés sur les plates-formes pour sortir leurs films". A Thillois, où est installé le Gaumont Parc Millésime, on ne craint donc pas d'avoir perdu des clients, pendant le confinement.

Rouvrir malgré les contraintes

Le déconfinement progressif impose encore des contraintes. Gel hydroalcoolique à l'entrée, port du masque obligatoire pour les plus de 11 ans, deux sièges entre chaque spectateur individuel ou groupe de six, maximum, l'interdiction de consommer boissons et confiseries, à l'intérieur des cinémas, et une jauge limitée pour l'instant à 35%, ne semblent pas pouvoir nuire à la fréquentation, d'autant qu'elles pourront évoluer, à partir du 9 juin.

Dès qu'on a publié notre programme de reprise, les réservations sont arrivées, quelques minutes après. Nos abonnés n'ont pas disparu.

Philippe Gasmi, directeur du Gaumont Parc Millésime Thillois.

"Après le premier confinement", dit-on au Cinéma Le Palace, à Epernay, "les craintes de certains spectateurs ont vite été dissipées, au regard des mesures mises en place". Sans compter que l'envie de "se faire une toile" était très forte. "Le cinéma reste le loisir le moins cher", poursuit Philippe  Gasmi, du Gaumont Parc Millésime, "il est populaire, familial et le plus accessible".

Ce qui est certain, c'est que ces professionnels ont désormais l'habitude des mesures à mettre en place pour reprendre leur activité. Ils y voient plus clair et disposent d'un échéancier. Tout contribue donc à faire de la rentrée cinéma du mercredi 19 mai, un succès, d'autant que la météo semble être l'alliée des exploitants de salles. Les jours prochains sont en effet annoncés comme très pluvieux ! 

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