Un arrêté préfectoral vient de paraître, il restreint considérablement les relations sociales. Du côté des traiteurs, les annulations s'enchaînent et le chiffre d'affaires chute. Ils espèrent obtenir des aides pour survivre.
Ce mercredi 22 décembre au matin, le téléphone ne cesse de sonner chez les traiteurs marnais. "C'est une avalanche d'annulations : tout ce qui est réunions familiales, repas d'entreprises ou encore fêtes organisées par des mairies en janvier", observe Anne Barbançon, la gérante de la maison Machet Anne traiteur.
L'arrêté préfectoral est tombé comme un couperet. Paru le 21 décembre, il interdit les moments de convivialités dans des établissements recevant du public. "Tant que la circulation virale est ce qu'elle est. C'est-à-dire forte, puissante, nous devons avoir cette exigence de maintenir les gestes barrières au maximum", précise Pierre N'Gahane, préfet de la Marne.
Les annulations en cascades concernent donc principalement les fêtes publiques. "J'ai perdu les réveillons organisés par les associations, j'en avais en tout pour 300 personnes", constate Anne Barbançon. "J'ai même des petits réveillons de 30 personnes qui viennent de s'annuler", continue-t-elle d'énumérer.
À quelques jours des fêtes de fin d'année, c'est un coup dur pour cette profession qui a déjà connu la crise. "J'ai l'impression que l'on recommence et que l'on se retrouve comme en mars 2020", affirme la responsable de la maison Machet Anne traiteur.
Une situation avec un air de déjà vu, que les autres membres de cette profession ressentent aussi. Elle n'est toutefois pas une surprise pour eux : "avec la fermeture des boîtes de nuit, on se dit ça y est, on est reparti en arrière", observe Kelly Yarecki, du traiteur des sacres à Suippes.
80 % du chiffre annulé en décembre et 100 % en janvier
La profession se retrouve donc presque à l'arrêt et les comptes s'en ressentent. "80 % de notre chiffre est annulé en décembre et 100 % du chiffre d'affaires est annulé en janvier, c'est catastrophique", détaille d'un ton las Anne Barbançon. Tous expliquent avoir perdu au minimum 60 % de leur chiffre d'affaires en décembre et les annulations continuent d'arriver.
Dans le même temps, la responsable de ce traiteur situé à Châlons-en-Champagne doit payer ses 8 salariés et les charges s'accumulent. "Je ne peux pas donner de salaire si je n'ai pas de chiffre d'affaires", s'inquiète-t-elle.
"En tant que chef d'entreprise, il faut tenir", s'émeut Tony Blasco, de Tentation traiteur à Reims. "Le laboratoire est flambant neuf, les charges sont là, les employés aussi… c'est vrai que moralement c'est un peu compliqué", explique-t-il.
Pour faire face, ils espèrent obtenir des aides
Il regrette des décisions hâtives qui ne leur permettent pas de s'organiser. Cette semaine, un de ses confrères devait servir 500 repas pour un match de basket. "Si le préfet décide du jour au lendemain d'annuler, on se retrouve avec la marchandise sur les bras, c'est ça qui est très délicat à gérer", s'exclame Tony Blasco, traiteur depuis 15 ans. Et la situation est tout aussi délicate pour les employés. "Imaginez pour 500 personnes, on prend 40 extras et d'un coup, on leur dit, non, c'est annulé", déplore-t-il.
Ces professionnels espèrent obtenir des aides et des mesures gouvernementales pour faire face à cette nouvelle crise.