Le nouveau plan local d'urbanisme de Reims est discuté en ce moment. Il devrait être voté en décembre. La ville pourrait voir pousser dans les prochaines années des immeubles plus hauts avec un centre-ville plus dense et plus large.
Aujourd'hui la hauteur maximale est limitée dans le centre-ville. Le promoteur d'un projet en plein centre, avec une vue imprenable sur la cathédrale, a dû se limiter à quatre étages.
Avec le prochain plan d'urbanisme, il pourrait espérer plus. Une nouvelle perspective réclamée de longue date. "J'aborde les municipalités depuis plus de 10 ans pour nous laisser construire plus haut. C'est un gâchis ici en hyper-centre. Je pense qu'un niveau ou deux n'aurait gêné personne", explique Benoit Migneaux, promoteur immobilier. "Par contre, il y aurait une qualité de vie exceptionnelle. La particularité de Reims, comme Épernay d'ailleurs, est qu'on est encerclés par des vignes avec un coût foncier énorme. Donc la seule solution pour construire sur Reims, c'est s'élever."
Des bâtiments neufs plus hauts, ce sera d'abord possible autour des principales avenue de la ville, comme par exemple à Jean Jaurès. Une extension du centre est aussi prévue dans le futur plan local d'urbanisme, vers le secteur du port Colbert par exemple, où les constructions de bureaux et de logements seront désormais encouragées.
Une plus grande mixité ?
La mairie table sur l'arrivée d'une nouvelle population. Nathalie Miravete, adjointe (SE) au maire de Reims déléguée à l'urbanisme et à l'aménagement détaille : "La volonté de la collectivité, c'est d'attirer de nouveaux habitants à Reims. Pas forcément des Parisiens, comme on a toujours pensé avec l'arrivée du TGV, ça peut aussi être aujourd'hui des gens qui habitent à 12 ou 15 kilomètres, qui ont deux voitures, qui se déplacent beaucoup. On peut peut-être leur offrir un habitat un peu plus diversifié, un peu plus adapté à tout le monde. Pas forcément que des choses de luxe."Aujourd'hui, l'hyper centre de Reims, très cher, concentre une population aisée. Demain, un centre élargi pourrait se diviser en plusieurs secteurs aux niveaux de vie très différents. "On risque d'avoir un grand centre plus marqué en terme de population habitant ici ou là", indique François Mancebo, professeur en Aménagement, urbanisme et durabilité à l'Université de Reims - Champagne-Ardenne. "Ce n'est ni un bien ni un mal, c'est un constat. Actuellement, quand on regarde le centre de Reims et un peu autour, c'est à peu près homogène. Là ça risque de l'être un petit peu moins"
Autre changement à venir : l'étalement de la ville sera freiné. Reims va déclasser plus de 200 hectares de terres agricoles jusqu'ici promis à l'urbanisation.