Le verdict est tombé aux Assises de la Marne en ce début d’après-midi de vendredi (28/03). L’homme de 93 ans (le plus vieux détenu de France) qui était accusé de meurtre est condamné à 10 ans d’emprisonnement pour coups mortels sur personne vulnérable avec préméditation.
Plus tôt dans la journée de ce vendredi (28/03), l’avocat général avait demandé 18 ans de prison. Le président de la cour a expliqué que les jurés avaient émis un doute sur sa conscience et sa volonté exacte de tuer au moment des faits.
Rappel des faits
Marcel Guillot, 93 ans, le détenu le plus âgé de France, devait répondre devant les assises de la Marne, à Reims, du meurtre en 2011 d'une femme de 82 ans pour laquelle il avait "un béguin" mais qui lui avait fermé sa porte.
Le 7 décembre 2011, le corps de Mme El Dib, 82 ans, qui présentait de nombreuses traces de coups violents et de strangulation, avait été retrouvé par le gardien dans le ruisseau qui traverse sa propriété, un vaste corps de ferme juché au milieu d'un grand parc en bordure du village de Saint-Gilles, au sud de Fismes (Marne).
Après 5 mois d'enquête et plus d'une centaine d'auditions dont celle de Marcel Guillot, les gendarmes de Reims avaient interpellé l'accusé dans un camping de l'Ile d'Oléron où il passait habituellement ses vacances. Confondu par l'analyse ADN de traces de sang retrouvées sur sa montre abandonnée sur la scène de crime, le vieil homme avait reconnu une partie des faits expliquant qu'il avait été humilié par la victime et qu'il s'était rendu chez elle de nuit pour lui infliger une correction, une "rompée" avait-il précisé aux enquêteurs.
Quelques mois avant les faits, l'octogénaire s'était retrouvée seule dans sa propriété à la suite de l'hospitalisation de son mari, atteint de la maladie de Parkinson,décédé depuis. La victime avait alors convié Marcel Guillot dans la propriété le temps d'engager un gardien. Après un séjour d'environ trois semaines durant l'été 2001, Mme El Dib l'aurait alors congédié sans ménagement avant de lui confirmer ultérieurement sa décision de ne plus jamais le recevoir.
L'accusé, qui a reconnu lors de sa garde à vue "un certain béguin" pour la victime, avait alors "ruminé une sorte de vengeance au regard de l'humiliation qu'il a ressentie après avoir été repoussé", avait-on indiqué au parquet. "Ce n'est pas un crime d'amour mais un crime d'orgueil commis par un homme frustre lui a fait subir à cette femme pleine de vie un véritable calvaire", affirme Jean-Marie Job, l'avocat des parties civiles en rappelant que Marcel Guillot était présent lors des obsèques de Nicole El Dib et "a cyniquement présenté ses condoléances à la famille".
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