"C’était l’un ou l’autre" : au procès de l'ex-compagne du leader des Gilets jaunes, une relation toxique entre jalousie et alcool

José Lortal, porte-parole des Gilets jaunes à Fismes, a été tué en 2020 d’un coup de couteau porté par son ex-compagne. Au premier jour du procès de Laura T., qui s’est ouvert lundi 9 décembre 2024, la cour d’assises a fait la lumière sur un contexte de relation toxique sur fond d’alcool avec des violences de part et d’autre.

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“Appelle les secours, elle veut me planter, m’a dit José par téléphone. Puis j'ai entendu un cri d’enfant et il m’a dit ‘C’est trop tard’”, raconte à la barre une voisine de José Lortal, tué en 2020 par son ex-compagne, Laura T, 35 ans aujourd’hui. Son procès s’est ouvert lundi 9 décembre 2024 devant la cour d’assises de la Marne, à Reims. 

Alcool, violence, jalousie… Autant de sujets concernant l’accusée comme la victime, qui ont été au cœur des échanges au premier jour du procès de Laura T., poursuivie pour “violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner par une personne étant ou ayant été conjoint”. L'accusée encourt jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.

Son histoire avec José Lortal, débutée en 2015, est décrite par leurs proches comme conflictuelle, toxique et particulièrement mouvementée, avec de nombreuses périodes de ruptures et de réconciliations.

"José tape fort sur maman"

Le soir de l’altercation, débutée sur fond de jalousie Laura T., a indiqué avoir été enfermée avec sa fille de 8 ans par le sexagénaire. “Mamie, vient me chercher. José tape fort sur maman”, a rapporté à la barre la mère de l’accusée à la barre. Une version confirmée par les analyses téléphoniques et l’arrivée des premiers gendarmes confrontés à une porte d’appartement fermée. La femme et sa fille s'étaient rendues au domicile du chauffeur-routier suite à des menaces de garde sur la fillette, d'un autre homme. 

“Je ne me rappelle pas. Je pensais qu’en faisait la reconstitution, ça me reviendrait, mais rien”

Laura T.

au premier jour de son procès

De nombreuses analyses médicales ont également montré, de part et d’autre, des faits de violence physique, notamment d’étranglements sur Laura T. et de bleus sur José. Quant au coup de couteau fatal, c'est toujours le trou noir : “Je ne me rappelle pas. Je pensais qu’en faisait la reconstitution, ça me reviendrait, mais rien”, indique l’accusée, 35 ans, dans une de ses rares prises de parole.

"Tout ce que je sais, c'est que je n'ai jamais voulu tuer José", affirme-t-elle. Ce à quoi la procureure générale répond : "Vous n'êtes pas poursuivie pour meutre, donc il n'y a pas de débat." 

Un couple toxique

D’après les témoignages d’anciennes relations amoureuses, cette violence importante et régulière semble s’être limitée à cette seule relation, comme l’a souligné la procureure  générale : “C’est cette rencontre qui aboutit à cette situation.”

“Il y avait beaucoup d’insultes, des appels de Laura qui me disait en avoir marre d’être tapée. J'ai déjà dû intervenir car ils étaient en train de s'empoigner”, raconte la mère de l’accusée, elle-même victime de violences conjugales par son ex-mari durant des années.

Il y avait beaucoup d’insultes, des appels de Laura qui me disait en avoir marre d’être tapée.

Mère de l'accusée

Une amie de la famille décrit quant à elle une peur stagnante, à tel point que Laura T. avait mis en place un code pour toquer à la porte, afin de la reconnaître à son arrivée. “C’était lui ou elle”, a-t-elle asséné devant la cour. 

Absence de mesure d'éloignement

“Tout le monde disait que ça allait mal finir, mais on aurait peut-être pu éviter ça en prenant des mesures d’éloignement”, a regretté Maître Emmanuel Ludot, avocat des parties civiles, au micro de France 3 Champagne-Ardenne. Une question également posée à plusieurs reprises par la procureur générale. Pour l’avocat, “la responsabilité de la justice doit être mise sur la table”. 

Tout le monde disait que ça allait mal finir, mais on aurait peut-être pu éviter ça.

Maître Emmanuel Ludot

avocat des parties civiles

“Il y avait un attachement toxique des deux, et au milieu, des bouteilles de whisky” décrit-il encore : “Je retiens que l'alcool est le premier responsable d’un véritable gâchis”, a-t-il indiqué. Le soir du drame, Laura T. avait 1,35 grammes d’alcool par litre de sang et José 1,63 grammes/litre. 

Le couple, séparé depuis cinq mois au moment du drame, devait par ailleurs être jugé en mars 2020 pour des violences réciproques et menaces de mort. “Un jour, ça finira mal, je le planterai je vais te planter”, avait notamment prononcé Laura T., condamnée pour ces faits à deux mois de prison avec sursis en 2021.

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