Dans le cadre de Septembre en or, le mois contre les cancer pédiatriques, plusieurs enfants ont découvert les coulisses du Stade de Reims et rencontré les joueurs le 13 septembre. Un moment "privilégié" pour ces jeunes dont la vie a été chamboulée par la maladie.
C'est un jour qu'ils ne sont pas prêts d'oublier. Tom et Matthéo, 13 ans, ont les yeux qui s'illuminent lorsque les joueurs du Stade de Reims s'approchent d'eux à l'issue de l'entraînement. Ils glanent un autographe, échangent quelques mots et prennent la pose dès qu'ils le peuvent. Et qu'importe si leurs chouchous, Ito ou Munetzi, ne sont pas là pour cause de trêve internationale, les autres joueurs, comme Foket, Richardson, Busi ou Agbadou, se prêtent volontiers au jeu. Le staff aussi les salue.
"Ça va ?", demande le coach Will Still. Ils répondent oui, timidement. Avant qu'il ne reparte, Tom, supporter des Rouge et Blanc depuis tout petit, lui lance : "On espère l'Europe". Sourire de Will Still avant qu'il ne s'éclipse. Le gardien rémois Ludovic Butelle, arrivé cette saison, s'attarde un peu plus sur la pelouse. "Vous venez dimanche ?", demande-t-il. Oui, c'est sûr, assurent-ils, ils viendront au stade Delaune pour le match contre Brest.
"Mettre des étoiles dans les yeux des enfants"
Une rencontre qui mettra en avant l'association Imagine for Margo, qui lutte contre les cancers pédiatriques. Sa représentante rémoise, Sophie Labelle, a organisé ce "moment à part" pour six jeunes de 10 à 14 ans, suivis dans les hôpitaux de la région. "On essaye de proposer des choses qui sortent de l'ordinaire, on veut mettre des étoiles dans les yeux de ces enfants dont la vie est marquée par le cancer, explique-t-elle. C'est la deuxième fois que le Stade de Reims nous accueille. L'an dernier, c'était au stade Delaune."
Cette fois, les enfants ont découvert le centre d'entraînement Raymond-Kopa, à Bétheny. Accompagnés par un de leurs parents, ils se laissent guider au sein des différents bâtiments et découvrent le réfectoire, l'auditorium, le centre de formation ou encore les vestiaires. "Il y a Yunis", s'émerveille soudain l'un d'eux lorsqu'ils pénètrent dans la salle de musculation. Entre deux levers de barres, Abdelhamid, le capitaine des Rouge et Blanc, leur sourit. Tom et Matthéo sont "trop contents de le voir", c'est l'un de leur préféré.
Impressionnés et privilégiés
Puis les enfants continuent leur visite à l'extérieur et découvrent les nombreux terrains. "Il y en a 16, précise Benjamin, leur guide du jour. Et pour les entretenir, nous avons six jardiniers à plein temps". Matthéo avoue être "impressionné par la taille" des lieux. "Je ne pensais pas que c'était aussi grand, et qu'il y avait autant de monde qui travaillait ici", ajoute Tom. Ils assistent ensuite, attentifs, à l'entraînement des Féminines, puis de l'équipe première masculine. Tous deux se sentent privilégiés d'être là. "Ça nous récompense de tout ce temps passé à l'hôpital", glisse le jeune supporter.
Collégiens à Witry-lès-Reims, Tom et Matthéo se connaissent depuis la maternelle. A 7 ans, ils voient leur vie d'écolier basculer. "A 15 jours d'intervalle, alors qu'ils étaient tous les deux dans la même classe, ils sont hospitalisés en chambre stérile", raconte Laëtitia, la maman de Matthéo. Tom est atteint d'une leucémie et Matthéo d'une aplasie médullaire idiopathique, une maladie rare dont l’origine est un dysfonctionnement de la moelle osseuse. Commence alors pour tous deux le parcours du combattant : chirurgie, traitements lourds, chimiothérapie, hospitalisation longue à l'hôpital de Reims, puis de Nancy pour une greffe de moelle osseuse. Et plusieurs rechutes. "On a failli le perdre une dizaine de fois, se souvient la maman de Matthéo. Quand l'un n'allait pas bien, l'autre venait le rebooster".
Aujourd'hui, ces deux "guerriers" vont mieux. Ils sont toujours suivis par le service d'oncologie, mais les contrôles sont plus espacés. "Une fois par an à Reims, et une fois par an à Nancy", précise le papa de Tom. Et surtout, observe son fils, "on peut faire tout ce qu'on veut, comme aller à la piscine par exemple". "Et manger comme les autres", ajoute Matthéo. Plus besoin de cuire la viande à 200 degrés, de nettoyer chaque objet, de plastifier chaque jeu pour éviter toute infection. "En novembre, je serai considéré comme guéri", précise Tom. En attendant, il s'apprête comme son copain à venir encourager le Stade de Reims ce dimanche depuis les tribunes. "Moi, je vais crier", assure-t-il à la fin de la visite. "A dimanche !"
Septembre en or : plusieurs actions autour de Reims
"Il y a Octobre rose pour les femmes, Movember pour les hommes et désormais Septembre en or pour les enfants", explique Maxime Roques, le responsable communication de l'association Imagine for Margo. Pendant un mois, il s'agit de sensibiliser et de mobiliser le maximum de personnes au combat que mènent des milliers d’enfants et d’adolescents en Europe contre la maladie.
Chaque année, 2500 enfants, adolescents ou jeunes adultes sont touchés par le cancer, dont des formes parfois rares. Si 80% de ces cancers pédiatriques se soignent, l'enjeu est aujourd'hui de réduire les séquelles sur le reste de la vie de l'enfant. "Guérir plus et guérir mieux", précise Maxime Roques qui rappelle que "le cancer est la première cause de décès par maladie chez les enfants en France et en Europe".
L’association Imagine for Margo a été créée en 2011, suite au décès de Margo, à l'âge de 14 ans, atteinte d’une tumeur cérébrale. Elle poursuit l’initiative de l'adolescente en menant des actions de sensibilisation et de collecte de fonds afin d’accélérer la recherche pour mieux comprendre et mieux soigner les cancers des enfants.
Plusieurs actions au profit de l'association sont organisées ces prochains jours dans la Marne, comme une Rémoisade ce jeudi 14 septembre aux couleurs de Septembre en Or, un marché des artisans et créateurs à Contault le 17 septembre, un concert de thérémin par HYrtis au Cellier le 22 septembre ou encore un stage de danse au Studio 511.