Ce qu'ils attendent du Premier ministre après sa visite à Reims

Ils sont artisans, commerçants, lycéens, médecins. Dans les rues de Reims, ils ont assisté de loin à la rencontre entre le Premier ministre et les militants du Parti Horizon qui faisaient leur rentrée. Qu'attendent-ils du Premier ministre Michel Barnier ? Quelles doivent être les priorités du prochain gouvernement ? Des citoyens prennent la parole.

Que pensent les Rémois de ce nouveau Premier ministre ? Qu'en attendent-ils ? Alors que le Premier ministre Michel Barnier est attendu dans un hôtel du centre-ville par Edouard Philippe, patron d'Horizons, et ses soutiens politiques, ils sont peu nombreux à assister à son arrivée. C'est un jour de semaine, et beaucoup travaillent. Mais si la possibilité leur était donnée, qu'aimeraient-ils lui demander ? Nous leur avons posé la question...

"Il faut baisser les charges patronales"

Vincent Mansencal n'a pas quitté son bar-restaurant. Trop occupé. Pourtant il ne refuse pas d'exprimer ses attentes. " En centre-ville, les commerces souffrent. Avec l'inflation, le prix des produits s'envole, et nos marges diminuent de plus en plus". 

La veille au soir, ils ont organisé une réunion du bureau des Vitrines de Reims. Il en est le président. Et la situation est inquiétante. Les rangs de ses 350 adhérents continuent à se clairsemer. " 20 commerçants ont quitté l'association. Sur ces vingt, onze ont définitivement fermé. C'est beaucoup et cela traduit un malaise". 

Ce qu'il attend ? " Ce qu'il nous faut, c'est une baisse des charges patronales. Il faut également que des efforts soient déployés sur le prix de l'énergie. Les tarifs n'arrêtent pas de changer. Après avoir atteint des sommets, ils ont brusquement baissé. Franchement, on n'y comprend plus rien. On se demande si on ne s'est pas fait avoir avec ces soi-disant hausses".

Il souligne que la ville de Reims reste attractive. Des grands groupes viennent s'y installer comme Boss ou Appelstore. D'autres se développent, comme Lacoste ou Tommy Hilfiger. Reste à leur trouver de nouveaux locaux, ce qui n'est pas simple. La ville des sacres compte 2700 commerces dans le centre. Seuls 5% des locaux sont vacants, contre 10 au niveau national.

"Changer le rythme scolaire des lycéens"

Ils sont trois. Deux garçons et une fille. Des lycées d'un établissement privé. Depuis une heure ils guettent l'arrivée du Premier Ministre face à l'entrée de l'hôtel. "Nous sommes venus pour le symbole. C'est important de voir un Premier Ministre".

Eux n'auront pas besoin de beaucoup de temps pour exprimer leur désir. " Il faut changer le système scolaire. La charge de travail des lycéens est trop importante. Nous commençons le matin à 8 heures, nous finissons à 18 heures, et nous devons encore travailler à la maison jusque tard le soir. Plus de 10 par jour assis à travailler, c'est trop". 

Ils sont tous les trois d'accord. Ils regardent vers les Etats-Uni, où le rythme est différent : " Les lycées peuvent avoir d'autres activités, du sport, des loisirs. En France, c'est vraiment mal organisé".

"Modifier le statut des autoentrepreneurs"

Michel Boulant est coiffeur barbier. Installé en centre-ville, juste à côté de l'hôtel où se retrouvent les politiques. Il n'est pas convié, puisque la rencontre est réservée aux militants. Mais il aimerait leur dire, et tout particulièrement au Premier ministre qui va former le futur gouvernement, qu'il faut faire attention aux artisans de tous les secteurs d'activité qui sont pénalisés par les autoentrepreneurs, que ce soit dans la coiffure, le bâtiment ou les travaux publics.

Il y a deux ans, Michel Boulant était président de la chambre des métiers et de l'artisanat. Il connaît bien la problématique que rencontrent les patrons de petites structures. "Ceux qui ont moins de dix salariés ne peuvent plus recruter. Ils sont confrontés à des autoentrepreneurs qui se mettent à leur compte, parce que c'est plus rentable que d'être salariés. Ils peuvent déclarer seulement une partie de leurs heures de travail, et faire le reste au black. Sans compter ceux qui touchent en même temps l'assurance chômage. Il est impératif de revoir ce statut ".

Pour autant, il n'est pas inquiet pour l'avenir, du moins dans le secteur de la coiffure. "Le professionnalisme fera la différence. Et du travail, il y en a, et il y en aura" conclut-il en souriant.

"Santé : en finir avec le pouvoir de l'administration"

Jacques Cohen Connail la musique. Pour ce professeur de médecine, ancien adjoint à la mairie de Reims lorsqu'elle était dirigée par la maire de gauche Adeline Azan, la tâche du nouveau Premier ministre ne sera pas simple. "Il a au moins permis à la droite de se ressouder", commente-t-il un peu ironiquement.

Pour le reste, les dossiers sont nombreux. Son leitmotiv, la simplification bureaucratique de l'hôpital : "Il y a trop d'administratifs et trop d'administration. Cela nuit à l'efficacité. Il faut redonner l'initiative aux médecins ".

Il suggère également de revenir sur la réforme territoriale, de simplifier le mille-feuille administratif en supprimant les régions. " Il faut maintenir les départements, qui sont proches des gens et représentent les pivots de la ruralité ".

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