Contre la précarité, elles offrent des protections hygiéniques aux étudiantes

La jeune association Women Need Support organise sa première collecte de serviettes hygiéniques, de tampons, de coupes et de culottes menstruelles jusqu’au 9 mars à Reims (Marne), dans le cadre du Pop Women Festival. Ces produits d’hygiène seront redistribués aux étudiantes touchées par la précarité menstruelle.

Une étudiante sur dix fabrique elle-même ses protections hygiéniques, selon une enquête menée en février 2021 auprès de 6518 personnes par la Fédération des Associations Générales Etudiantes, l’Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes et l’Association Fédérative des Etudiants Picto-Charentais.

À Reims (Marne), l’association Women Need Support, née en décembre 2023, souhaite venir en aide aux étudiantes rémoises en recueillant des dons de produits d’hygiène menstruelle qui leur seront redistribués gratuitement.

"J'ai déjà utilisé du papier-toilette"

L’initiative est née d’un projet porté par trois étudiantes dans le cadre de leurs études en support à l’action managériale à l’Afpam de Bezannes. La précarité menstruelle, c’est une problématique à laquelle elles-mêmes ou leurs camarades sont régulièrement confrontées.

"J’ai déjà utilisé du papier-toilette. On le prend pour un supplice", témoigne Camille, l’une des administratrices de Women Need Support. Au-delà du bien-être physique et moral, le recours à des solutions de fortune peut affecter la santé (infections et choc toxique).

On se dépanne entre étudiantes mais la précarité reste tabou

Laeticia Raget, présidente de Women Need Support

Le coût des protections périodiques freine une part non négligeable des étudiantes. Cela représente un budget d’au moins 120 euros par an, selon les données recueillies par une mission d’information de l’Assemblée nationale.

La loi de financement de la Sécurité sociale prévoit bien l’entrée en vigueur en 2024 du remboursement des protections périodiques réutilisables à hauteur de 60 % pour les moins de 26 ans. "Mais c’est à condition de les acheter en pharmacie. Et en pharmacie, ça coûte une blinde. On va en grande surface", tempère Camille, membre active de Women Need Support.

La générosité au secours des étudiantes

La solidarité reste donc nécessaire. La première collecte se tient jusqu’au 9 mars au Cellier, à Reims (Marne), dans le cadre du Pop Women Festival. "Lors de la première demi-journée, une dame a fait l’aller-retour chez elle exprès pour nous déposer cinq paquets de serviettes hygiéniques parce qu’elle n’en utilise plus", raconte avec gratitude Laeticia Raget, à la tête de Women Need Support. Ce sont en grande majorité des femmes qui répondent à l'appel aux dons. 

Les produits collectés seront offerts à des écoles supérieures de Reims et de ses alentours qui les mettront à disposition de leurs élèves. "Notre grand projet, c’est d’installer des distributeurs gratuits", ambitionne Laeticia Raget. "Certains établissements en ont mais l’administration ne les remplit pas assez régulièrement", se désole la présidente de l’association.

Les collectes sont donc appelées à se multiplier dans les commerces, les grandes surfaces et lors d’évènements publics. Pour la première opération menée jusqu’au 9 mars au Cellier de Reims (Marne), les plus généreux donateurs se verront offrir la reproduction numérotée d’une planche extraite de la bande dessinée "Pucelle", de Florence Dupré la Tour.

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